Pollution de l'air : un quart des écoles parisiennes dépassent les seuils légaux

Pollution de l'air : un quart des écoles parisiennes dépassent les seuils légaux
Vue de Paris, le 29 décembre 2016. (L. BONAVENTURE/AFP)

A Paris, où se concentre la pollution, 26% des établissements sont au-dessus des seuils légaux de concentration en dioxyde d'azote, selon l'association Respire.

Par AFP
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Ce sont des chiffres loin d'être rassurants que Respire rend public, ce jeudi 28 mars. Soutenue par WWF et Réseau action climat, cette association vient de publier la toute première carte détaillée des niveaux d’exposition de tous les établissements scolaires d’Ile-de-France aux principaux polluants de l’air. Et sans surprise, elle témoigne de la mauvaise qualité de l'air respirée par les enfants, de la crèche au lycée.

Selon cette étude, un quart des écoles parisiennes dépassent tout d'abord les seuils légaux de concentration en dioxyde d'azote (NO2). En 2017, 682 des 12.520 établissements (crèches ou écoles) d'Ile-de-France étaient exposés à des niveaux de pollution dépassant les normes - la grande majorité (548) se trouvant dans Paris, 125 dans la petite couronne et 9 en grande couronne. Concernant la ville de Paris, la carte montre ainsi que 26% des établissements parisiens sont au-dessus des seuils légaux...

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Pollution de l'air : les enfants sont beaucoup plus exposés que les adultes

"Le facteur principal semble être la distance aux axes routiers", souligne l'association, alors que le dioxyde d'azote est émis en grande quantité par les moteurs diesel.

Respire, qui a croisé les données d'Airparif avec la carte des établissements accueillant des enfants pour établir cette cartographie, explique que la situation s'est améliorée dans la capitale entre 2012 et 2017, avec deux fois moins d'établissements exposés à des dépassements de seuil (26% contre 66%). Pour autant, elle rappelle que le dioxyde d'azote favorise l'asthme, voire les affections pulmonaires chez l'enfant.

>> Cliquez ici pour accéder à la carte de l'association Respire

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Des enfants exposés aux particules fines

L’étude s'intéresse également aux particules et aux particules fines (PM10 et PM2.5). A première vue, au regard des normes européennes, la situation semble bonne, observe l'association Respire. Aucun établissement, en effet, ne dépasse les normes légales pour les PM2.5 et seulement un établissement pour les PM10.

Mais, ajoute l'association, au regard des normes de l'Organisation mondiale pour la santé (OMS), plus exigeantes, la donne est complètement différente : pas moins de 10.620 établissements dépassent les seuils PM2.5 et 4.093 établissements dépassent les seuils PM10 ! En 2017, Airparif avait souligné que 85% des Franciliens, soit 10 millions de personnes, étaient concernés par un dépassement de la recommandation OMS en PM 2.5.

Et si la voiture autonome allait juste créer plus de bouchons ?"Notre étude montre que les enfants sont exposés à la pollution à proximité même des écoles, ces lieux symboliques de la République. C’est particulièrement révoltant, et c’est pourquoi Respire a tenu à rendre publiques ces informations", s'indigne Olivier Blond, président de Respire.

"Chacun a le droit de savoir à quoi sont exposés nos enfants. Chacun doit disposer des informations pour protéger sa famille."

Développer les mobilités plus douces

Au regard de ces résultats, Respire, WWF et Réseau action climat invitent les citoyens à signer une pétition "pour appeler les maires à passer à l’action", et proposent une série de mesures, comme l'extension et l'intensification d'une zone à faibles émissions (ZFE) sur la zone intra-A86.

Selon une étude prospective d’Airparif datant de mars 2018, celle-ci permettrait de diviser par dix le nombre d’habitants de l’Ile-de-France exposés à des niveaux de pollution supérieurs aux seuils légaux, et donc de réduire de 95% la part d’établissements recevant du public dit "sensible" (crèches, écoles ou hôpitaux) soumis à des dépassements de NO2 (baisse de 27% à 1,4 %), font valoir les associations.

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La pollution fait deux fois plus de morts qu'on ne le pensait

Elles appellent également les autorités à mieux soutenir les ménages pour les pousser à abandonner leurs vieux véhicules trop polluants, notamment en renforçant la prime à la conversion, et à développer les mobilités plus douces, notamment via la systématisation du forfait mobilité durable pour encourager le covoiturage et le vélo.

AFP
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