C’est une première dans le genre. Une ouvrière viticole atteinte de la maladie de Parkinson vient de voir reconnaître le caractère professionnel de sa maladie par le Tribunal de grande instance de Bordeaux, rapportent nos confrères dans un article de Sud-Ouest.
Une lente dégradation de sa santé
Il s’agirait de "la première reconnaissance de faute inexcusable d’un employeur concernant la maladie de Parkinson en Gironde" selon une source judiciaire bordelaise spécialisée dans le domaine.
Sylvie Berger travaillait depuis 2003 chez Château Vernous, à Lesparre dans le Medoc. Elle avait pour tâche l’arrachage, le pliage ou l’épamprage des vignes et était donc exposée aux pesticides par la peau, le nez et les yeux. En 2012, elle a d'abord été victime d’une intoxication aiguë, avant de voir son état se dégrader jusqu’à ce que le diagnostic de la maladie de Parkinson ne soit posé en 2016.
Des expertises à venir
Le Tribunal de grande instance a estimé que les employeurs de Sylvie Berger auraient dû avoir conscience du danger que représentent les produits phytosanitaires en cas d’exposition de leurs salariés. La juridiction a ordonné qu’une expertise soit réalisée et a renvoyé le dossier au 10 septembre 2019. D’ici là, les préjudices exacts subis par l’ouvrière devraient être évalués.
En 2014, le château Monestier La Tour, en Dordogne, avait été reconnu coupable de manière définitive d'une "faute inexcusable" pour n'avoir pas pris les mesures suffisantes afin d'éviter l'exposition aux pesticides d'une salariée. Elle avait souffert plusieurs années auparavant de céphalées, d'irritation de la peau et de vomissements, symptômes caractéristiques d'une intoxication aux pesticides.