Le nombre est stable depuis plusieurs années... mais toujours aussi préoccupant. Environ 6 400 personnes ont découvert leur séropositivité en France en 2017, dont plus de la moitié ont été contaminées lors de rapports hétérosexuels, selon de nouvelles données publiées ce jeudi par l'agence sanitaire Santé publique France, qui s'inquiète du grand nombre de découvertes tardives.
Une baisse chez les usagers de drogues
Santé publique France (SpF) estime que le nombre de découvertes de séropositivité pour le virus du sida pour les deux principaux modes de contamination (hétérosexuel et homosexuel) "est stable entre 2010 et 2017", tandis qu'"il diminue chez les usagers de drogues" injectables.
Plus précisément, parmi ces plus de 6 000 personnes, 3 600 (56%) ont été contaminées par le virus du sida lors de rapports hétérosexuels, 2 600 (41%) lors de rapports sexuels entre hommes et 130 (2%) par usage de drogues injectables.
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"La différence observée par rapport aux estimations produites antérieurement s'explique par un changement de méthodologie et non par une augmentation du nombre de découvertes", précise-t-elle dans un communiqué. L'utilisation croissante par les médecins et biologistes de l'application web "e-Do" qui facilite et raccourcit les déclarations obligatoires de l'infection est intervenue dans ces changements.
Un tiers des découvertes se font "à un stade avancé" de l'infection
Néanmoins, "malgré une offre large de dépistage du VIH en France, près d'un tiers des découvertes de séropositivité sont trop toujours tardives", c'est-à-dire se font "à un stade avancé" de l'infection, voire au stade clinique du sida, déplore-t-elle. 52% des découvertes de séropositivité concernaient d'ailleurs des gens qui indiquaient n'avoir jamais été testés auparavant.
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Chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, des différences sont constatées selon le pays de naissance. Le nombre de découvertes est stable chez ceux nés en France, mais augmente de manière continue chez ceux nés à l'étranger. "Cette tendance peut être liée à une augmentation du nombre de nouvelles contaminations, mais également à un recours au dépistage plus important", commente SpF, qui recommande de continuer la promotion des autres outils de prévention disponibles.
Ces annonces surviennent quelques jours après la diffusion, sur France 5, d'un documentaire consacré aux personnes séropositives, aujourd'hui encore victimes d'exclusions à leur travail ou auprès de leurs proches.
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