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Les allocations logement réduisent fortement les inégalités

Une fois versées, les aides au logement réduisent grandement l'écart entre le niveau de dépenses des ménages les plus démunis et celui du reste de la population, montre une étude de la Drees.

Avant le versement des aides, les plus pauvres affectent jusqu'à 46 % de leurs dépenses au logement, contre 23 % pour le reste de la population.
Avant le versement des aides, les plus pauvres affectent jusqu'à 46 % de leurs dépenses au logement, contre 23 % pour le reste de la population. (Michel Gile/Sipa)

Par Gabriel Nédélec

Publié le 27 mars 2019 à 15:39Mis à jour le 27 mars 2019 à 15:50

C'est une étude qui éclaire différemment l'indignation suscitée par la baisse de 5 euros des APL, décidée au début du quinquennat d'Emmanuel Macron. Car pour les plus démunis, les allocations logement sont loin d'être du bonus, selon un rapport de la Drees. Une fois versées, ces aides soulagent les bénéficiaires des minima sociaux de près de la moitié de leurs dépenses de logement.

En effet, ces derniers affectent 46 % de leurs dépenses pour se loger tant qu'ils n'ont pas touché d'aides spécifiques au logement. Pour les bénéficiaires du RSA, ce taux grimpe même à 57 % ! Une part sans commune mesure avec le reste de la population, pour qui le logement ne représente que 23 % des dépenses.

En revanche, après versements des allocations logement (APL, ALS, ALF), cet écart s'amenuise grandement. Le niveau de dépenses des bénéficiaires des minima tombe ainsi à 25 %, contre 21 % pour l'ensemble de la population. « Les allocations logement réduisent fortement les inégalités d'effort financier pour se loger », note l'étude.

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Dépenses incompressibles

Ces énormes écarts s'expliquent par deux facteurs. D'une part, plus de trois bénéficiaires de minima sociaux sur quatre touchent des aides logement, contre seulement 17 % de l'ensemble des ménages. D'autre part, le logement représente une dépense « difficilement compressible », note l'étude.

Autrement dit, les montants payés par les plus pauvres et l'ensemble des ménages sont sensiblement les mêmes : un Français sur deux dépense 540 euros pour se loger, tandis qu'un bénéficiaire des minima sur deux débourse 550 euros. Et, en ce qui concerne le montant des aides, elles sont en moyenne de 290 euros pour les plus pauvres et de 220 euros pour l'ensemble des Français touchant des aides.

Au vu de cette étude, on comprend mieux pourquoi l'annonce de la baisse de 5 euros des APL avait suscité une telle levée de boucliers lorsqu'elle avait été faite par le gouvernement à l'été 2017. Et pourquoi les tentatives d'en minimiser la portée par certains ministres étaient mal passées. Cette baisse de 5 euros mensuelle a touché l'ensemble des 6,5 millions de bénéficiaires, sans distinction. 

Gabriel Nedelec

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