On a visité la Rose des sables de Jean Nouvel à Doha, un chef d'œuvre architectural

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On a visité la Rose des sables de Jean Nouvel à Doha, un chef d'œuvre architectural

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La Rose des sables de Jean Nouvel, nouveau musée national du Qatar, à Doha
La Rose des sables de Jean Nouvel, nouveau musée national du Qatar, à Doha
- Iwan Baan

Après avoir construit le Louvre-Abu Dhabi, l’un des plus beaux musées du monde, Jean Nouvel, signe un nouveau chef d’œuvre à Doha avec le Musée national du Qatar. Une double performance, à la fois diplomatique et architecturale, que nous avons visitée en avant-première.

Les dimensions sont spectaculaires : une rose des sables de 350 m de long et 34 000 mètres carrés de surface, qui semble émerger du sable au milieu de la jungle des buildings sur la corniche de Doha.

Mercredi soir, le musée national du Qatar a été inauguré en présence de l'Émir du pays, du Premier ministre Édouard Philippe, de Jack Lang, de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, et de nombreuses stars américaines dont Johnny Depp, Naomi Campbell ou encore Jeff Koons.

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Une architecture sans verticale

À l'intérieur, aucune verticale, tout est courbe, oblique, incliné, même le sol penche légèrement.

Jean Nouvel a imaginé l'intérieur d'une rose des sables, un intérieur où, en toute logique, tout est incurvé.
Jean Nouvel a imaginé l'intérieur d'une rose des sables, un intérieur où, en toute logique, tout est incurvé.
- Danica O. Kus

Comme toujours habillé de noir, Jean Nouvel arpente son nouveau chef d’œuvre et semble lui-même impressionné :

"La rose des sables est souvent considérée par les hommes du désert comme un porte-bonheur et c’est aussi un mystère quant à sa fabrication durant des millénaires. Mais on ne savait pas comment elle était à l’intérieur et on le découvre aujourd’hui. À l’intérieur du musée, toutes les  lames continuent de se croiser et on va y vivre une série de découvertes d’espaces imprévisibles."

Pour réaliser ce musée, qui aura la cruciale mission de retracer l'histoire du Qatar, l'architecte a eu recours à des technologies très poussées, clin d'œil à une civilisation savante, technique et moderne. Et si vous trouvez une seule verticale dans le musée, "ça n’est pas moi qui l’ai fait" s’amuse Jean Nouvel.

Tempête de sable virtuelle

La visite de ce musée très pédagogique se vit comme une expérience le long d’un parcours de 1,5 km pour raconter l’histoire du Qatar depuis 7 000 ans .

Il y a peu de pièces archéologiques et ethnographiques, les bédouins étant nomades ; peu de patrimoine car rares sont les objets qui ont pu être conservés. La muséographie pallie ce déficit par d’immenses vidéos qui nous mettent en immersion. On se retrouve projeté dans une tempête de sable, au milieu des pêcheurs de perles ou encore sous la tente avec des bédouins, grâce aux images réalisées par Jacques Perrin, le cinéaste mauritanien Abderrhamane Sissoko ou encore la réalisatrice indo-américaine Mira Nair.

Seule touche de kitsch qui détonne de la beauté formelle de l'architecture : un énorme requin-baleine en plastique qui flotte dans l'espace. 

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Le musée raconte l’histoire d’un pays aux trois miracles économique : la pêche des perles, la découverte du pétrole et celle du gaz. Trois "miracles" pour expliquer la construction du jeune État du Qatar qui, en moins de 50 ans, est passé des tentes dans le désert et de la pêche aux perles à un pays qui a l’un des plus fort PIB par habitant.

Diplomatie culturelle oblige, ce musée offrira une image séduisante et sera donc aussi une vitrine pour cette puissante monarchie du Golfe qui veut trouver sa place et faire entendre sa voix sur la scène internationale. Un aspect qui ne gêne pas l'architecte : "Ce n’est pas moi qui vais réformer la culture d’ici, qu’elle soit démocratique ou qu’elle ne le soit pas, et je pense que si l’on veut prendre ces critères-là d’abord, on ne construit plus nulle part pratiquement", explique Jean Nouvel. "Là, je pense que la culture est un moyen d’ouverture, de dialogue et de rencontre des peuples. Tout ce qui est architecture, l’art le plus proche d’un peuple, il faut le développer car c’est un vecteur de culture et de paix."

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