Airbus vend désormais des meubles conçus à partir de ses vieux avions
Et si vous vous offriez un petit morceau de ciel? C’est ce que propose A Piece of Sky, une start-up créée par Airbus pour transformer les vieilles carlingues en meubles. Des tables basses en hublots, des bibliothèques en ailes d’avion, et autres lampes en réacteur que l’avionneur a dévoilés mercredi à Toulouse.
Cette folle histoire a commencé avec la rencontre, en 2017, de deux salariés d’Airbus à une formation professionnelle. Jérémy Brousseau, ingénieur sur le programme A350, et Anaïs Mazaleyrat, chargée de la transformation digitale du groupe, se désolent de la triste fin des avions du groupe.
"Nous parlions des cimetières où finissent des milliers d'aéronefs". Des appareils qui sont "le fruit de milliers d'heures de travail", et qui terminent désossés, leurs matériaux revendus à la tonne. "Nous nous sommes demandé comment valoriser cet héritage industriel", raconte la cofondatrice.
Tous deux fans d’art contemporain, ils pensent alors à prolonger la vie de l'avion en utilisant ses pièces pour fabriquer des meubles et des objets. Airbus croit à leur projet et leur accorde du temps pour y travailler au sein du BizLab, son incubateur de start-up. Les cofondateurs lancent alors un appel à candidature de designers. Une dizaine vont être retenus.
À l’arrivée, 22 prototypes ont été présentés mercredi au showroom d’Airbus. Des meubles, lampes et objets de décoration répartis en deux catégories: ceux produits en séries, mis à prix à partir de 700 euros, et des pièces uniques composées de matériaux rares, vendues plusieurs milliers d’euros. Ainsi le fauteuil Cloud, dont l’assise est un nez d’A350, s’est arraché à 7000 euros en pré-commande mercredi.
A Piece of Sky lancera officiellement son e-shop à la mi-avril. En fonction de l’appétence du public pour ces objets, la start-up décidera du rythme de fabrication et du lancement de nouvelles collections avec d’autres designers. Elle prévoit d’ores et déjà la production de 2000 pièces cette année, qui commenceront à être livrées en janvier 2020.
La jeune pousse qui a vocation à devenir une filiale d’Airbus ne risque pas de manquer de matière première: 12.000 avions devraient finir au cimetière dans les vingt prochaines années. Par ailleurs, l'industriel européen recense bien une dizaine de concurrents dans le monde qui construisent des meubles à partir d’éléments d’avions, comme Aero-Design. Mais le groupe entrevoit un marché bien assez large pour tout le monde.