POLLUTIONLa LPO se tient prête à recueillir des oiseaux mazoutés en Gironde

Naufrage du Grande America: «Les oiseaux prennent tout ce qui est flottant pour de la nourriture», explique la LPO en Gironde

POLLUTIONLe centre de sauvegarde de la faune sauvage de la ligue de protection des oiseaux (LPO) d’Audenge, en Gironde, se prépare à d’éventuelles prises en charge d’oiseaux mazoutés
Illustration du lavage d'un oiseau souillé par du mazout.
Illustration du lavage d'un oiseau souillé par du mazout.  - DANIEL VELEZ / AFP
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • Après le naufrage du Grande America le 14 mars, des galettes de fioul sont attendues sur la côte aquitaine dans les jours qui viennent.
  • Le centre LPO de Gironde se prépare à soigner des oiseaux marins mazoutés.

Après le naufrage du porte-conteneurs italien le Grande America le 14 mars dernier, de la pollution au fioul lourd est attendue sur les côtes aquitaines. Le navire contenait 2.200 litres de carburant et des opérations sont en cours pour en pomper le maximum au large de la Rochelle. Si la marée noire paraît évitée, des galettes pourraient souiller le littoral et menacer les oiseaux marins.

Pour l’instant, seuls deux oiseaux mazoutés ont été pris en charge par la petite dizaine de centres de la ligue de protection des oiseaux (LPO) positionnés le long de la côte aquitaine, un dans les Landes et un dans les Pyrénées, qui n’a pas survécu.

Des oiseaux en hypothermie

« Il restera sûrement en partie du fioul et tous les oiseaux pélagiques peuvent être en contact avec des galettes, estime Noriane Rhouy, responsable des soins au centre LPO d'Audenge. Le problème c’est que tout ce qui est flottant peut être pris pour de la nourriture. »

Un oiseau touché par la pollution au fioul essaie de se nettoyer lui-même et finit parfois par en ingérer une grande quantité. « Lorsque son plumage est collé, il n’a plus d’isolation thermique et il arrive alors en hypothermie », ajoute Noriane Rhouy.

La première mission des soigneurs est alors de le réchauffer, de le nourrir et de le réhydrater si besoin. L’application de poudres absorbantes, certaines à base d’argile, permet de le débarrasser d'une partie du polluant. « On ne le lave qu’une fois que son état général le permet car il a déjà subi un stress avec son engluage et sa capture », souligne la spécialiste.

Au centre, un inventaire complet a été réalisé et l’équipe a rasssemblé un stock de médicaments et de nourriture pour faire face à l’arrivée éventuelle d’oiseaux marins.

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