Luc Carvounas, député socialiste : "J'appelle les militants à ne pas approuver la liste du PS"
Pour Luc Carvounas, député PS du Val-de-Marne, le premier secrétaire Olivier Faure doit "revoir sa copie" sur le casting des candidats aux européennes.
Député PS du Val-de-Marne, candidat au poste de premier secrétaire du parti mais arrivé dernier avec 6,38% des voix en mars 2018, Luc Carvounas fustige le choix stratégique fait par Olivier Faure, chef de file des socialistes, de confier la tête de liste pour les élections européennes à l’essayiste Raphaël Glucksmann, fondateur du mouvement Place publique. Il exhorte les militants à ne pas ratifier ce choix. Il craint un "effacement" du Parti socialiste dans cette campagne et l'éloignement de la promesse d'un "rassemblement" au sein de son parti.
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Les militants socialistes doivent donner leur accord le 2 avril sur leur liste de candidats. Appelez-vous à la voter?
Non, j'appelle les militants socialistes à ne pas donner leur accord à cette liste. Mais ce "non" n'est pas un "non" de défiance. Ce doit être un "non" qui permet un sursaut, qui invite le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, à revoir sa copie. Il est encore temps.
"Je crains que nous assistions à l'effacement du PS dans cette campagne…
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Pourquoi? La tête de liste choisie par le parti, Raphaël Glucksmann, ne peut-il lui apporter un nouveau souffle?
Olivier Faure nous avait promis la renaissance du PS. Je crains que nous assistions à son effacement dans cette campagne… Et puis, une fois acté que Glucksmann était notre tête de liste, la priorité du premier secrétaire aurait dû être de rassembler sa famille. Or, cette semaine, Olivier Faure a proposé une liste de candidats socialistes qui tourne le dos au rassemblement. C'est une faute!
Une faute, mais en quoi? Le renouvellement du PS n'est-il pas une nécessité?
Olivier Faure a récompensé un petit noyau de fidèles. Même ses soutiens, par exemple les amis de Martine Aubry, ont d'ailleurs voté contre sa liste! Il a aussi évincé les autres sensibilités. La mienne comme celle de Stéphane Le Foll. Nous allons de rétrécissement en rétrécissement… Les deux personnes qui ont élaboré notre projet européen ne sont pas sur notre liste : Emmanuel Maurel a rejoint Jean-Luc Mélenchon et Christine Revault d'Allonnes, pourtant présidente de la délégation française au Parlement, a été écartée! Olivier Faure l'a avertie au dernier moment et sans rien assumer. Je trouve cela inélégant de sa part.
"C'est digne de la liste LREM : c'est du Macron au petit pied
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Sacrifier les siens, n'est-ce pas nécessaire pour avoir une liste de rassemblement?
Un rassemblement, mais avec qui? Aujourd'hui, nous n'avons comme allié que Nouvelle Donne et Pierre Larrouturou! Ce dernier était militant chez nous dans les années 2000, il a depuis multiplié les allers-retours. Quant à Place publique, nous attendons toujours une clarification puisqu'un de ses fondateurs, Thomas Porcher, appelle à soutenir Benoît Hamon dans cette campagne européenne…
Dans ces conditions, allez-vous tout de même faire campagne?
Bien sûr. Et ceux qui ne le feraient pas, à un an de nos municipales, ne feraient pas preuve de responsabilité. Mais la stratégie suivie interroge. Pourquoi se lancer dans une série de débauchages, comme avec Aurore Lalucq [ex-porte-parole de Génération.s passée à Place publique]? Il n'y a pas de cohérence. C'est digne de la liste LREM : c'est du Macron au petit pied.
Olivier Faure est-il l'homme de la situation?
C'est sa stratégie et son mandat. Nous sommes maintenant en campagne. Olivier Faure a promis le 16 mars que nous serions le premier parti de gauche le 26 mai au soir. En dessous de 10% des voix, ce sera un échec pour nous tous. Il devra alors en tirer toutes les conséquences.
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