“Un homme de la préfecture d’Aichi, âgé de 53 ans, sort rarement de chez lui et mange dans sa chambre, rideaux tirés, les repas préparés par sa mère”, raconte l’Asahi Shimbun. “Il ne sort jamais durant la journée pour éviter d’être vu par ses voisins et se rend, de nuit, dans un supermarché éloigné pour ses courses.”

Cet homme est l’un des 613 000 hikikomori âgés de 40 à 64 ans, qui vivent complètement reclus, sans aucune activité sociale. Le gouvernement a présenté ce vendredi 29 mars les résultats d’une étude menée en décembre 2018 et ayant abouti à cette estimation.

Le problème “8050”

Le phénomène ne faiblit pas. Pis, il prend une ampleur insoupçonnée dans cette tranche d’âge. “C’est plus que l’estimation de 541 000 [personnes touchées par ce phénomène] pour les 15-39 ans, réalisée il y a quatre ans”, souligne la télévision NHK sur son site Internet. “Nous savons désormais que ce n’est pas un comportement exclusif de la jeunesse”, a concédé Koichi Kitakaze, cité par l’Asahi, qui a présenté les résultats de l’étude.

Les hommes forment les trois quarts de ces hikikomori, dont l’état est défini par le fait de ne pas se rendre à l’école ou au travail pendant six mois consécutifs et de n’interagir avec personne en dehors de leur famille. La moitié d’entre eux disent avoir vécu de la sorte depuis plus de cinq ans, certains depuis plus de trente ans.

Le phénomène est aussi connu sous l’expression “8050”, qui indique que des parents octogénaires sont contraints de s’occuper de leurs enfants quinquagénaires, note l’Asahi Shimbun. “Le problème s’est propagé parmi les Japonais d’âge moyen plus rapidement que prévu”, admet-on au gouvernement, lequel “s’est engagé à réfléchir à des mesures efficaces pour s’y attaquer”, selon NHK.