JOURNÉE MONDIALE DE L'AUTISMEA Rennes, un restaurant emploie des autistes pour les aider à s’insérer

Rennes: Un restaurant italien emploie des autistes pour les aider à s’insérer professionnellement

JOURNÉE MONDIALE DE L'AUTISMEQuatre jeunes hommes sont embauchés à la Bottega Mathi qui vient d’ouvrir ses portes dans la capitale bretonne
Yann fait partie des quatre jeunes autistes employés par le restaurant italien Bottega Mathi à Rennes.
Yann fait partie des quatre jeunes autistes employés par le restaurant italien Bottega Mathi à Rennes. - J. Gicquel / 20 Minutes
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • On célèbre ce mardi la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.
  • A Rennes, un couple franco-italien a ouvert un restaurant qui emploie quatre jeunes autistes.
  • L’objectif est de les former et de les aider à s’insérer professionnellement.

Derrière les vitres de la cuisine, le geste est précis. A l’aide d’une roulette, Yann découpe soigneusement les tortellis qu’il vient de préparer. La scène n’a rien d’extraordinaire dans un restaurant italien. Sauf que les employés de la Bottega Mathi, qui vient d’ouvrir ses portes à Rennes, sont quasiment tous autistes.

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Yann, 22 ans, est ainsi atteint du syndrome d’Asperger. Originaire de la région lyonnaise, le jeune homme a été recruté par Agnès Jamain et Gino Verrelli, un couple franco-italien débarqué dans la capitale bretonne il y a six ans. Parents d’un enfant autiste de 12 ans, ils se sont donnés pour mission de faire changer les regards sur ce handicap à travers leur association Mathi. « Les autistes sont souvent invisibles en milieu ordinaire, contrairement à l’Italie où les enfants sont intégrés dans des classes normales. On a donc eu l’idée d’ouvrir ce restaurant pour les former et les insérer professionnellement », indique Agnès Jamain.

Fatigue et problèmes de concentration

L’aventure démarre pour l’heure avec quatre jeunes autistes, épaulés par une cuisinière et un éducateur. Un comportementaliste viendra également tous les mois pour mettre en place un projet individualisé pour chaque jeune. « On s’adapte à eux car ils ont tendance à fatiguer plus vite et ont souvent des problèmes de concentration », indique la gérante du restaurant.



Yann en a fait l’amère expérience. Après avoir travaillé quelques mois comme ouvrier dans une boulangerie, il a finalement jeté l’éponge. « Je notais les consignes par écrit mais le rythme était trop speed et on ne se comprenait plus à la fin avec mon patron », indique-t-il. Il s’occupe désormais de la fabrication des pâtes et de la découpe des légumes, en prenant « le temps de souffler », et se sent déjà prêt à passer au service.

Les équipes renouvelées tous les deux ans

« Le but c’est qu’ils deviennent complètement autonomes afin qu’ils puissent ensuite travailler en milieu classique », explique Agnès Jamain, qui a prévu de renouveler ses équipes tous les deux ans. Même si elle ne cache pas le handicap de son personnel à ses clients, la gérante espère qu’ils viendront surtout pour la qualité de la cuisine.

« On espère bien devenir la référence de la cuisine italienne à Rennes ! », assure-t-elle.

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