bensebaini (ramy) grenier (clement) (F.Faugere/L'Equipe)

Rennes dicte sa loi à Lyon (3-2) et file en finale

Rejoint par deux fois au score, le Stade Rennais a forcé le destin pour s'imposer à Lyon (3-2) en demi-finale de Coupe de France. Niang, André et Bensebaïni ont marqué et offrent aux Bretons un ticket pour le Stade de France.

La leçon : L'OL, bis repetita

Les semaines se suivent et ont tendance à se ressembler du côté de l'Olympique Lyonnais. Car face à Rennes, les joueurs de Bruno Genesio n'ont jamais vraiment semblé en position de force, avec ballon comme sans, l'attentisme s'emparant entre autres d'une défense des mauvais jours. En phase offensive, ce fut également cet OL ronronnant, sans combinaisons, sans dédoublements, que les supporters boudaient ces dernières semaines. Et sans vie, en somme, malgré quelques individualités mises en exergue par des numéros de soliste, à l'instar de Bertrand Traoré ou de Moussa Dembélé, les plus remuants. Car au final, Lyon a certes montré un peu de caractère pour recoller par deux fois au score, mais il n'y a qu'à voir les buts pour se convaincre du non-match offensif des Lyonnais... Un cafouillage qui revenait dans les pieds de Bertrand Traoré dès le retour des vestiaires (47e), alors que le Burkinabé terminait d'une jolie frappe du gauche. Puis un penalty (très) discutable après une main de Benjamin André, transformé par Moussa Dembélé (76e). Et pis c'est tout !

Après le but décisif de Rami Bensebaïni, l'OL de Genesio ne s'est pas davantage signalé par sa volonté extrême d'aller planter un but synonyme de prolongation, malgré les entrées de Memphis Depay, impliqué sur l'action du penalty, ou Maxwel Cornet. «C'est rageant, il y a une grande déception», soufflait Jean-Michel Aulas en conférence de presse après la rencontre. Comme une incarnation de la frustration des aficionados de l'OL, reprochant à leur équipe son manque d'ambition, de liant collectif, d'activité offensive et tout simplement de maîtrise. Offensive, d'une part. Mais aussi défensive. Car Marcelo, noté 2 par FF, est encore une fois passé à côté de sa rencontre, lui qui est à la fois impliqué sur l'ouverture du score de Mbaye Niang (40e) comme sur le but de Benjamin André (56e).

Le gagnant : Intentions et précision, la recette rennaise

Il n'y avait qu'à voir l'action de la 64e minute pour s'en rendre compte. Un jeu en triangle entre Zeffane, Grenier et Sarr qui aboutissait, malheureusement pour les ouailles de Julien Stéphan, sur un tir non cadré de Niang. Ce n'était que partie remise. Car tout au long de la partie, Rennes a bien utilisé le ballon. Des surnombres offensifs, de la précision, des intentions et des profils complémentaires au sein d'un quatuor offensif mis sur orbite par la paire du milieu Benjamin André-Clément Grenier. Un peu à l'image des Rouge et Noir depuis l'arrivée de Julien Stéphan sur le banc, au final. Ce mardi, les Rennais ont joué les coups à fond, sur attaque placée (cf. but de Niang), sur transition offensive (cf. but de Bensebaïni) mais aussi sur coups de pied arrêtés (cf. but d'André). Trois coups gagnants, trois buts, un ticket pour la finale et le Stade de France. Tout bon !

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Le perdant : Les gros maux de Genesio

«Bruno a l'institution dans la peau et il respecte ce sur quoi on s'était mis d'accord, mais il n'y aura pas de reconduction avant la fin de saison et on prendra une décision à la fin de la saison.» Les mots de Jean-Michel Aulas à la fin du match en ont d'abord surpris plus d'un, alors que l'expectative d'une prolongation se faisait de plus en plus crédible. Mais ils sonnent surtout le glas d'un échec marquant : celui de Bruno Genesio. Le chef de l'OL n'a pas su insuffler un souffle nouveau à cette équipe, assujettie aux mêmes critiques qu'à l'accoutumée : fond de jeu neutre, jeu offensif limité, animation en dents de scie. Ajoutant à cela un marquage en zone non payant sur le but de Benjamin André, Genesio n'a pas été dans le coup. Et, non aidé par sa défense et certains de ses joueurs, l'OL laisse encore planer le doute sur son propre futur. Avec Genesio ou sans, option plus probable que jamais après cette nouvelle désillusion. - A.B.