Les cigarettes électroniques ne constituent pas une porte d’entrée vers le tabac chez les jeunes, selon des chercheurs de l’Université de Cardiff (Royaume-Uni). Les scientifiques britanniques écartent ainsi les craintes des experts de santé, qui se sont inquiétés du fait que l’essor du vapotage pourrait normaliser l’idée de fumer chez cette population, comme le concluaient de précédentes études.
Leur enquête, publiée dans la revue Tobacco Control le 1er avril, suggère finalement que l’usage grandissant des e-cigarettes n’a pas amené davantage d’enfants britanniques à commencer à fumer. Leurs conséquences réelles sur la santé n’en restent pour autant pas moins dangereuses.
Pas de « renormalisation » du tabac
Les données de près de 250 000 enfants de 13-15 ans d’Angleterre, du Pays de Galle et d’Écosse ont été collectées entre 1998 et 2015. Et leur analyse montre que le pourcentage de jeunes ayant déjà fumé au moins une fois a chuté de 60 à 19 % Outre-Manche en dix-sept ans. La part des fumeurs réguliers a quant à elle diminué de 19 à 5 %.
L’opinion face au tabac n’a également pas cessé de se dégrader. En 2015, seuls 27 % des adolescents jugeaient acceptables d’essayer la cigarette, contre 70 % dans les années 1990. Plus précisément, au moment où le vapotage a pris son essor (2011-2015), le déclin de l’usage et de l’image de la cigarette n’a quasiment pas ralenti non plus. Ce nouveau phénomène n’aurait donc pas « renormalisé » le tabac. L’étude souligne également que, durant la même période, les consommations de cannabis et d’alcool ont elles-aussi baissé.
Mais un usage de plus en plus grand
Toutefois, il est vrai que l’expérimentation de la cigarette électronique – dont on le rappelle, les liquides contiennent de la nicotine – devient de plus en plus populaire chez les jeunes britanniques n’ayant jamais consommé de tabac, indique l’étude. Leur utilisation régulière reste rare.
Aux États-Unis par contre, l’usage des cigarettes électroniques par les jeunes « a atteint une proportion épidémique », rapportait Scott Gottlieb, commissaire de la Food and Drug Administration (FDA). Il envisageait même d’interdire à plusieurs entreprises américaines la commercialisation de leurs produits aromatisés, craignant une « nouvelle génération d’addicts à la nicotine ». Car Outre-Atlantique cette fois-ci, les adolescents ont désormais plus de probabilité d’être « vapoteurs » que fumeurs.
Pourtant, le vapotage n’est pas non plus sans menace. Il exposerait à des risques cardiaques, favoriserait les infections de la bouche, endommagerait les poumons, affaiblirait le système immunitaire…
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