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La faim émotionnelle, la reconnaître pour s’en affranchir

Emilie Cailleau
Par Emilie Cailleau
Journaliste chef de rubrique rouquine et coach sportive, accro au fitness, au running et méditante en herbe. Je suis responsable édito des sites de Top Santé et de Vital. Autrement dit, je suis au taquet pour vous informer des nouvelles tendances pour être (super) bien dans ses baskets et dans sa peau. Suivez-moi sur Instagram @emilie_cailleau
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Le stress, la fatigue et les émotions nous poussent parfois à manger de façon compulsive sans avoir vraiment faim. Mais comment distinguer la vraie faim de celle liée aux émotions ? Décryptage et conseils de Laetitia Proust-Millon, diététicienne nutritionniste.
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Vous craquez sur ce gâteau qui vous fait de l’œil depuis quelques heures. Par faim ou par pulsion pensez-vous ? Pas facile de faire le distinguo entre faim et besoin émotionnel. C’est prouvé, les émotions comme le stress et la fatigue nous jouent souvent des tours, au risque de flirter avec les prises de poids intempestives.

Pour déjouer l’engrenage des crises alimentaires ou de l’alimentation doudou, il convient de redéfinir les différentes faims. « La faim physiologique est celle du ressenti. Le corps est capable d’envoyer des signaux pour dire si on a faim ou non. Ceux-ci sont reconnaissables à des sensations faciles à détecter comme les sensations du ventre qui tire ou les gargouillis. Cette faim physiologique répond aux besoins nutritionnels de l’organisme », rappelle Laetitia Proust-Millon, diététicienne nutritionniste.

En principe, le corps est une machine suffisamment bien huilée pour se réguler seul par rapport à ces faims physiologiques. Mais il arrive que le mécanisme de régulation interne soit grippé par les émotions. Dans ce cas, les « signaux du ventre » sont brouillés par ceux « de la tête ». « Le stress par exemple falsifie les messages envoyés par le cerveau, et perturbe le régulateur interne. On n’écoute plus son corps et on mange par habitude sans écouter les besoins ».

Les personnes au régime et qui contrôlent leur alimentation peuvent aussi avoir du mal à se fier à leur ressenti, s’exposant à l’effet yoyo et la prise de poids. « L’excès de contrôle brouille leur régulateur interne ».

L’alimentation sociale et affective

Quand elle n’est ni émotionnelle ni physiologique, l’alimentation peut aussi revêtir une dimension sociale et affective. « On peut manger sans faim par convivialité quand on fait un repas entre amis ou manger sans faim lors d’un déjeuner professionnel ». Dans ce cas, on mange plus sur un repas mais le corps va se réguler naturellement le repas suivant, sans chambouler le métabolisme, donc « sans risque de prise de poids », observe l’experte. Autrement dit, quand on arrive à bien dissocier la vraie faim des autres, le corps le gère sans problème.

L’auto-analyse de ses faims

Ecouter les sensations de gargouillis et reconnaître sa faim semble facile en apparence. Concrètement, quand la faim arrive, on doit se poser les bonnes questions : « Ai-je envie de manger ce chocolat ? Cette envie est-elle liée aux émotions ou à un besoin physiologique ? Est-ce que cette faim vient du ventre ou de la tête ? Est-ce que je mange cet aliment pour combler ma faim ou pour m’apaiser par exemple », interroge la diététicienne.

Cette auto-analyse peut être réalisée en notant chaque aliment que l’on mange sur un cahier. « C’est un travail que je fais avec mes patients sur plusieurs semaines : ils notent les aliments qu’ils mangent et au moment où ils les consomment, ils doivent indiquer s’ils répondent à une faim physiologique (faim du ventre) ou à une envie (faim de la tête) ». Cet exercice de distanciation met en place une réflexion progressive destiné à distinguer les faims.

La faim émotionnelle

Une fois que la faim émotionnelle a été identifiée, il s’agit d’observer sa fréquence.

Quand cette faim survient de façon occasionnelle, on aurait tort de la refouler. « Si vous êtes attiré par du chocolat, mangez-le en conscience en retirant de cette expérience ce que vous recherchez dans cet aliment par exemple le besoin de vous apaiser. Savourez-le sans culpabilité en allant au bout du processus. Si on s’écoute bien, le corps se régule. Vous aurez moins faim au repas suivant et le processus de compensation se met en place naturellement », sans peser sur la balance.

En revanche, si cette faim émotionnelle survient trop souvent et que le ratio faim physiologique et faim émotionnelle est bien trop déséquilibré par les émotions négatives, l’alimentation est perçue comme un refuge. « Là le corps ne peut plus se réguler. Le déséquilibre est trop important, le travail au niveau de l’assiette même aux côtés d’un diététicien ou nutritionniste peut ne pas suffire et nécessiter de travailler sur ces émotions ». Se tourner vers un psychothérapeute peut être indiqué, conseille notre experte.

Reste que dans l’alimentation comme dans d’autres domaines, il ne s’agit pas de refouler ses émotions mais plutôt de les accepter, de s’écouter et se faire confiance. « Il ne faut pas nier ses émotions mais se faire confiance. Beaucoup de personnes n’ont plus confiance en leur ressenti », observe notre spécialiste qui invite à « revenir à une alimentation dite intuitive basée sur les sens ».

Merci à Laëtitia Proust-Millon, diététicienne-nutritionniste et co-auteure de Le grand livre de l’alimentation anti-inflammatoire (leduc S. Editions) www.dieteticien-nutritionniste-bordeaux.fr

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