Reportage: A la poursuite d’Al-Qaida
Dans la nuit de dimanche, des individus armés ont pénétré dans le village d'Hamkan, situé à 7 km d'Arbinda, où ils ont assassiné le cheikh (leader religieux) du village, son fils aîné et son neveu. «Suite à l'assassinat du cheikh Werem, il y a eu des échauffourées entre les communauté à Arbinda, qui ont entraîné des représailles de part et d'autres», a indiqué le ministre Sawadogo, regrettant une «situation déplorable». Un précédent bilan établi par le gouverneur de la région du Sahel, Hyacinthe Péguy Yoda faisait état de 7 morts.
Tensions entre nomades et agriculteurs
«Dans cette situation, il y a eu une migration interne, qui s'est opérée» avec «des populations déplacées des villages environnants, qui se sont retrouvés à Arbinda», a affirmé Siméon Sawadogo. «La situation sécuritaire est telle que personne n'est à l'abri (...) Un dispositif [de sécurité, ndlr] supplémentaire a été envoyé à Arbinda», a-t-il poursuivi.
Au Burkina Faso, tout comme au Mali voisin, les tensions dégénèrent périodiquement en violences entre Peuls, traditionnellement éleveurs, souvent nomades et musulmans, présents dans toute l'Afrique de l'Ouest, et autochtones agriculteurs.
Certains membres de la communauté peule ont rejoint des groupes de djihadistes. Il n'est pas rare que des populations fassent l'amalgame entre Peuls et islamistes et pratiquent des représailles sanglantes sur fond de conflits intercommunautaires. Ces incidents ont eu lieu quelques jours à peine après le massacre de quelque 160 habitants peuls au Mali voisin le 23 mars. «L'intention des terroristes, c'est justement de mettre en conflit les différentes communautés qui vivent en symbiose», a souligné Siméon Sawadogo.