Hier, à Saint-Pétersbourg, en face de la cathédrale Saint-Isaac, une étonnante découverte a été faite, écrit le site russe d’actualité Snob : une pierre tombale au nom de Vladimir Poutine. Le chef de l’État russe est pourtant bien en vie. Cette fausse tombe est en fait un message de protestation à l’adresse du pouvoir.

Cette installation sinistre porte les dates de naissance et de décès du président (1952-2019), ainsi que sa photographie et l’épitaphe suivante : “A trahi le peuple russe”.

La photo de la tombe a été postée sur Twitter par le journaliste basé en Russie David Frenkel, qui affirme que ce même contenu a été supprimé du réseau social russe VKontakte.

Protestation contre des lois liberticides

L’installation de la fausse pierre tombale a été revendiquée par le groupe d’activistes antigouvernemental AgitRossia. Sur son compte Telegram, le groupe explique la démarche qui a conduit à cette action : “Signature de lois antipeuple, mensonge perpétuel, gouvernance abjecte : pour les citoyens russes, Poutine est mort.”

Ils font, dans le cas présent, référence à la loi signée le 18 mars par le président, bloquant tout contenu Internet “qui insulte la société russe, les organismes gouvernementaux et les symboles de l’État”, écrit le site Lenta.ru.

Cette fausse pierre tombale n’est pas la première. Une installation similaire a été découverte dans la ville industrielle de Naberejnye Tchelny, en république du Tatarstan, sur le bassin de la Volga, indique Tatiana Voltskaia sur le site russe de RadioLiberty. Elle était l’œuvre de l’activiste Karim Zhoukov, qui a été arrêté le 11 mars et condamné à vingt-huit jours de réclusion.

Anya Walsh