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Disparue pendant deux siècles, une étrange Flûte enchantée de Mozart ressurgit

Le quatuor Zaïde est formé par Charlotte Maclet (premier violon), Sarah Chenaf (alto), Leslie Boulin Raulet (deuxième violon) et Juliette Salmona (violoncelle). Quatuor Zaïde

Retrouvée chez un antiquaire, une transcription inédite de l’opéra datant de 1801 prend vie sous les archets du quatuor Zaïde. Émerveillées par cet arrangement, les quatre musiciennes ont enregistré la composition anonyme dans un nouvel album et la joueront au musée Gustave-Moreau le 10 avril à Paris.

On n’a jamais fini de redécouvrir La Flûte enchantée. Pour fêter leurs dix ans d’existence, les quatre Zaïde révèlent dans leur album Amadeus, une transcription inédite de l’opéra de Mozart, composée pour quatuor à cordes par un artiste anonyme. Charlotte Maclet (premier violon), Leslie Boulin Raulet (deuxième violon), Juliette Salmona (violoncelle) et Sarah Chenaf (alto), donne l’occasion de réécouter l’œuvre enchantée du compositeur autrichien, à travers une partition religieusement fidèle au style mozartien.

Depuis sa première représentation en 1791, l’opéra a connu plusieurs arrangements en quatuor. Mais rares sont celles et ceux qui se sont aventurés dans une transcription aussi proche de l’œuvre d’origine avec quatre instruments à cordes. «Un jour, une amie est venue chez nous pour nous remettre une partition originale trouvée par hasard chez un antiquaire. C’était un arrangement de La Flûte enchantée de Mozart en quatuor à cordes, racontent Sarah Chenaf et Juliette Salmona. On l’a déchiffré et on s’est rendu compte qu’elle était parfaite.»

Le mystère planant sur cette transcription est entier. Écrit en 1801, soit dix ans après la première représentation de l’opéra à Vienne, l’arrangement n’a pas d’auteur et il est difficile de savoir si elle a été éditée en plusieurs exemplaires. «Il y a même peu de chances qu’elle ait déjà été jouée par des musiciens contemporains», expliquent Sarah Chenaf et Juliette Salmona. «Elle comportait deux-trois fautes d’édition, un fait plutôt rare voire impossible dans les partitions des grands compositeurs rééditées aujourd’hui. Avoir un exemplaire qui révèle quelques erreurs ajoute de l’authenticité à l’œuvre, c’est excitant!», se réjouissent les deux musiciennes. Contrairement à d’autres arrangements réalisés à partir de ses œuvres principales, rien n’indique cependant qu’il s’agit d’une partition de Mozart.

Les quatre musiciennes , en plus de leur tournée, prépare en tant que directrices artistiques, le Festival international de quatuor à cordes du Luberon. Quatuor Zaïde

Le compositeur devait cependant être un grand connaisseur du compositeur allemand. L’imitation de son style est impeccable. Et avec le quatuor Zaïde, les instruments chantent aussi bien que les solistes de l’opéra. Du cri de détresse de Tamino en ouverture à la colère de la Reine de la Nuit, chaque personnage est parfaitement caractérisé par les deux violons, l’alto et le violoncelle des Zaïde. «C’est toute la beauté de cet opéra en quatuor à cordes. Avec quatre instruments, nous créons une palette sonore qui reproduit l’opéra presque tel qu’il est à l’origine», explique Sarah Chenaf.

Avant l’invention des enregistrements, les transcriptions pour instrument seul ou petit ensemble étaient l’un des principaux vecteurs de transmission des œuvres. «Les arrangements en quatuor, permettaient d’entendre la musique des compositeurs populaires à la maison. Pour nous, cette œuvre en quatuor de la Flûte enchantée, c’est comme un “opéra mobile” ou un produit dérivé de l’époque!» , s’amuse Juliette Salmona.

Le choix de coupler cette transcription de La Flûte avec le quatuor Le Printemps (n°14 en sol majeur K.387), dédié à Haydn, «était une évidence». «Sur les vingt-trois quatuors à cordes composés par Mozart, celui-ci est le plus proche de La Flûte enchantée, déclare-t-elle. C’est un véritable concentré d’opéra!».

Amadeus du Quatuor Zaïde, mercredi 10 avril à 20h au Musée Gustave-Moreau, et en tournée jusqu’au 25 août.

Disparue pendant deux siècles, une étrange Flûte enchantée de Mozart ressurgit

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18 commentaires
  • Actium

    le

    grand connaisseur du compositeur allemand... Oups

  • Chrisse

    le

    .... il y avait tellement de monde chaque jour chez .. Mozart .... qu'il a fini par poser une ... sonate .. !!!

  • fort alarmant

    le

    On n'en finit pas de retrouver des chefs d'oeuvre que ce soit en peinture ou en musique…. hier soir, un beau reportage sur l'Egypte, on peut voir des artistes à l'œuvre, ils fabriquent des sarcophages, peignent, vernissent, dorent à la main, comme les anciens… évidement pour montrer leur savoir faire mais beaucoup pour attirer les touristes…. il n'en ressort pas moins que ce quatuor de charme a du talent, merci mesdames.

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