CSDHI – Des habitants en colère dans des villages submergés par les inondations autour de la ville de Susangerd et de Dashte Azadegan, dans le sud-ouest du pays, dans la province du Khouzistan, se sont affrontés aujourd’hui avec les pasdarans au début de la matinée.
Selon certaines informations, l’IRGC (les pasdarans) aurait démoli les barrières anti-inondations créées par les habitants pour empêcher les eaux de pénétrer sur leurs terres agricoles. Les pasdarans voulaient éloigner l’eau des puits de pétrole contrôlés par eux, à Dashte Azadegan.
La résistance des sections locales a conduit à des affrontements armés avec les pasdarans.
Les rapports indiquent que de nombreuses personnes ont été blessées lors des affrontements. Un homme identifié comme Aboud Rabiei, qui semblait avoir été touché à la nuque, est décédé.
Plusieurs pasdarans ont également été blessés.
La colère du peuple monte en Iran, 16 jours après les graves inondations qui ont touchées presque toutes les provinces iraniennes. Les personnes qui ont tout perdu à cause des inondations accusent le régime de l’ampleur des dégâts et de son incompétence en matière de secours.
Une vidéo publiée aujourd’hui sur les médias sociaux montre des habitants insultant un responsable militaire des pasdarans qui occupe actuellement le poste de secrétaire au Conseil de discernement de l’intérêt supérieur du régime (Expediency Discernment Council) se rendant dans des zones dévastées par les inondations à Poldokhar, dans l’ouest du pays, très durement touchées.
« Que cherche-tu ici ? », crie un homme à Mohsen Rezaie, dans le dialecte Luri de la région.
« Barre-toi, animal ! Cassez-vous, escrocs ! Prends un selfie et mets-le sur la tombe de ta mère, honte à toi ! », cria l’homme avec colère.
Une autre vidéo choquante publiée sur les médias sociaux ainsi que l’agence de presse Tasnim, affiliée aux pasdarans, montrait hier Mohammad Pakpour, chef des forces des pasdarans, qui rend compte à ses supérieurs de l’ampleur des dégâts causés par les inondations. Pakpour dit que les habitants étaient tellement en colère qu’aucun responsable n’a osé aller près des lieux touchés par les inondations.
« Ils ont dit pendant deux ou trois jours que l’inondation allait arriver, qu’il fallait évacuer, sans fournir aucune aide sans, par exemple, leur donner une tente. Et quand ils évacueront où devront-ils aller ? Il fait trop froid dans les montagnes. Maintenant, l’eau a tout englouti, il n’y a pas de route, il n’y a qu’une route ouverte… De nombreux villages, la plupart des villages n’ont pas de routes, il n’y a rien, de la nourriture y est apportée avec des hélicoptères… L’électricité a été coupée parce que tous les câbles sont tombés », a-t-il déclaré au téléphone au chef d’état-major des forces armées, le général de brigade de l’IRGC, Bagheri.
« Il y a trop de problèmes, il n’y a pas de gestion. Aucun responsable gouvernemental n’ose y aller, c’est terrible. Dieu est témoin que la population est très en colère… Je viens de m’éloigner de leur chemin. Ils sont bouleversés. Ils sont très en colère. Eh bien, leur situation est absolument terrible », a-t-il ajouté. https://twitter.com/i/status/1113114366751268867
Une autre agence de presse, affiliée aux pasdarans, Fars, a publié une vidéo des habitants du Khouzistan, frappés par les inondations et se plaignant des installations de mauvaise qualité fournies par le gouvernement.
Tout cela survient alors que la police iranienne réitère une fois de plus que la priorité la plus importante de la police est de maintenir l’ordre et la sécurité dans les zones touchées par les inondations.
C’est la deuxième fois que la police fait cette annonce apparemment pour tenter d’intimider la population, afin d’empêcher des manifestations.
Source : Iran News Wire