Le Sea-Eye n'a toujours pas de port pour débarquer les 64 migrants secourus la semaine dernière. Crédit : Sea-Eye
Le Sea-Eye n'a toujours pas de port pour débarquer les 64 migrants secourus la semaine dernière. Crédit : Sea-Eye

Depuis jeudi 4 avril au soir, le navire humanitaire Aylan Kurdi de l'ONG allemande Sea-Eye, attend en pleine mer qu'on lui donne l'autorisation d'accoster. Les autorités italiennes avaient fini par accepter que les deux femmes à bord débarquent avec leurs enfants, mais ces dernières ont refusé d'être séparées de leurs époux.

"Nous avons à bord d’une femme qui a été vendue, a dû travailler dans un bordel et a été torturée quand elle a refusé. Cette femme a besoin d’un soutien psychologique immédiat et ne doit pas être soumise à un stress supplémentaire", a déclaré Carlotta Weibl, porte-parole de l'ONG allemande Sea-Eye, à Rome lors d'un événement organisé par l'association Mediterranea.

Par ces mots, elle décrit la situation à bord du navire humanitaire Aylan Kurdi affrété par l'ONG Sea-Eye, qui après avoir porté secours à un groupe de 64 migrants en mer jeudi 4 avril au soir, se trouve en pleine mer, au large de Lampedusa, sans port sûr pour les débarquer. Et ce malgré la tempête qui sévissait ces derniers jours.

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Carlotta Weibl réagit également à la proposition de l'Italie qui, suite à un accord avec l'Allemagne, a proposé d'évacuer les deux enfants et leurs mères qui figurent parmi le groupe bloqué à bord, mais ces dernières ont refusé de descendre sans les pères, ont annoncé Rome et l'ONG. "Séparer les mères et les enfants de leurs pères sans raison valable constitue une séparation active des familles et une torture émotionnelle", a ainsi réagi Sea-Eye dans un communiqué.

"Les femmes et les enfants refusent de descendre du bateau. Il n'y a plus qu'à leur souhaiter un bon voyage vers Berlin", a par la suite raillé le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), dans un communiqué. Selon lui, ce navire battant pavillon allemand et affrété par des Allemands est entièrement du ressort de Berlin, même s'il vogue depuis jeudi soir dans les eaux internationales au large de l'île italiennes de Lampedusa.

À Berlin, un porte-parole du ministère de l'Intérieur a expliqué à l'AFP que l'Allemagne était "prête à faire sa part" et à prendre en charge une partie des migrants dans le cadre d'un accord européen de répartition comme cela s'est fait à de nombreuses reprises depuis que l'Italie a fermé ses ports l'été dernier aux rescapés secourus au large de la Libye.


 

 

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