En 2017, 11 millions de décès étaient liés à une mauvaise alimentation. 2:31
  • Copié
Clémence Olivier , modifié à
Pour Périco Légasse, chroniqueur gastronomique et rédacteur en chef à Marianne, et Pascale Hebel, directrice du pôle consommation et entreprise du CREDOC, invités lundi dans le Tour de la question , sur Europe 1, la malbouffe n'est pas liée au pouvoir d'achat mais plutôt à la connaissance.
LE TOUR DE LA QUESTION

La malbouffe est un fléau. Selon une étude parue mercredi dans la revue médicale britannique The Lancet, qui a étudié l'alimentation chez des adultes de 25 ans, dans 195 pays, un décès sur 5 est lié à la surconsommation de sel, un manque de céréales complètes, un manque de fruits et de légumes… bref à une mauvaise alimentation. Pour autant, assurent Pascale Hebel, la directrice du pôle consommation et entreprise du CREDOC, le centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, et Périco Légasse, chroniqueur gastronomique et rédacteur en chef à Marianne, invités lundi au micro de Wendy Bouchard, sur Europe 1, bien manger en France est possible... et en principe, même avec un faible budget.

"Consommer moins de viande va permettre de manger mieux" 

"Bien manger ne coûte pas cher", assure Perico Legasse. "En Espagne, (l'un des pays les mieux notés selon l'étude de The Lancet NDLR) on constate que traditionnellement, une mère de famille au Smic fait la cuisine à la maison et ne va pas chercher des produits en grande surface mais dans les commerces de proximité. Et comme on cuisine à la maison, on est plus soucieux de ce que l'on met dans notre assiette", détaille le journaliste."

En revanche, mal manger coûte très cher. Il suffit de regarder au poids le prix des produits industriels", notamment les plats préparés. "En terme de budget, on sait également que consommer moins de viande va permettre de manger mieux et moins cher, confirme Pascale Hebel.

>> De 9h à 11h, c’est le tour de la question avec Wendy Bouchard. Retrouvez le replay de l’émission ici 

"Réapprendre à consommer est fondamental"

Outre le changement de mode de vie et le fait que l'on mange davantage à l'extérieur que chez soi, la malbouffe n'est pas une "question de revenus mais de niveau de diplômes", assure la directrice du pôle consommation et entreprise du CREDOC. Pourtant dans les faits, ce sont bien les catégories sociales les plus défavorisées qui mangent le moins bien. "Ceux qui ont mis en application les messages de santé publique qui datent d'une quinzaine d'années sont les catégories les plus éduquées", souligne Pascale Hebel. "Par exemple, on voit bien que la baisse de consommation de sodas s'est faite dans les catégories les plus aisées et moins ailleurs".

Pour Périco Legasse, lutter contre la malbouffe passe forcément par l'éducation. "Lors du grand débat national, ces questions sont apparues, il y a eu les états généraux de l'alimentation. Les pouvoirs publics commencent à en prendre conscience", se réjouit le chroniqueur gastronomique. Mais selon lui, ce n'est pas assez : "L'école doit jouer un rôle pour informer les futurs consommateurs sur leur alimentation. Il faut apprendre aux élèves d'aujourd'hui ce que l'on achète et comment est-ce que l'on mange. Leur réapprendre à consommer est fondamental. C'est même une nécessité nationale".