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L’accès au Mont-Blanc sera régulé à compter de cet été

Pour limiter la surfréquentation du géant blanc et lutter contre les dégradations, des mesures ont été prises pour mieux identifier les alpinistes et en réduire le nombre

Le Mont-Blanc attire quelque 25 000 ascensionnistes chaque année. — © David Azia/AP PHOTO
Le Mont-Blanc attire quelque 25 000 ascensionnistes chaque année. — © David Azia/AP PHOTO

Sommet emblématique dont la première ascension en 1786 a marqué la naissance de l’alpinisme, le Mont-Blanc est aujourd’hui surfréquenté. Il attire quelque 25 000 ascensionnistes chaque année, à l’origine de problèmes de sécurité, d’incivilités, de dégradation de l’environnement et d’atteintes à l’ordre public. En août dernier, 80 alpinistes rejoignaient chaque jour le refuge du Goûter alors que la préfecture avait recommandé de différer les ascensions jugées dangereuses en raison de la canicule, cause de nombreuses chutes de pierres.

Dans ce contexte, Pierre Lambert, préfet de la Haute-Savoie, a annoncé lundi une série de mesures «afin de sécuriser les conditions d’accès pour les pratiquants et de préserver ce site classé depuis 1951 et qui est tout particulièrement impacté par le réchauffement climatique». Des réservations nominatives seront désormais exigées afin de posséder une traçabilité des personnes hébergées en altitude. L’identité complète de chaque participant au séjour devra être indiquée sur un document et ne sera pas modifiable. Au camp de base de Tête Rousse, les 50 emplacements sur lesquels les campeurs montaient leurs tentes seront réduits de dix: 40 campeurs sont acceptés au total.

Les pelotons de gendarmerie de haute montagne s’assureront du respect de l’interdiction formelle de camper sur le site classé du Mont-Blanc, hormis les 40 places du camp de base. Les sanctions pénales prévues par le code de l’environnement sont particulièrement lourdes: 2 ans de prison et 300 000 euros d’amende. Pour détecter les guides non qualifiés, les encadrants devront justifier être en possession d’une carte professionnelle et de qualification haute montagne.

Pour quelque peu adoucir cet arsenal répressif et «pour que le Mont-Blanc demeure une affaire d’alpinistes», les autorités ont annoncé une sécurisation du Couloir du Goûter et de l’ascension de l’aiguille du Goûter. Un balisage luminescent sera mis en place, différent pour l’itinéraire de montée et celui de descente. Un doublement de câbles sur certains itinéraires est prévu et les ancrages de celui du couloir du Goûter seront renforcés.

En septembre dernier, le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex, avait déjà évoqué cette idée de «permis de grimper» à la condition que les candidats «puissent justifier d’une réservation dans l’un des trois refuges situés sur l’itinéraire». L’élu avait même arrêté un quota de 214 alpinistes autorisés à gravir le géant alpin chaque jour en été. Le principe de cette réglementation avait été entériné par le préfet, des élus, les clubs alpins et les compagnies de guides. Elle est aujourd’hui renforcée.