Samuel Le Bihan FADEL SENNA / AFP 1:27
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Thibaud Le Meneec
Parrain de l'association SOS Autisme France, le comédien Samuel Le Bihan a participé au lancement d'une plateforme destinée aux parents d'enfants touchés, qui sera opérationnelle le 2 avril.
INTERVIEW

C'est un outil destiné à "rattraper le retard" pris par la France dans l'accompagnement des familles d'enfants autistes : la plateforme "Autisme Info Service" sera officiellement lancée le 2 avril, ouverte du lundi au vendredi de 9 heures à 13 heures, et le mardi de 18 heures à 20 heures, accessible gratuitement au 0.800.71.40.40. "C'est un carrefour où on peut croiser toutes les informations, les conseils et les bonnes directions", raconte mardi sur notre antenne le comédien Samuel Le Bihan, père d'une petite fille atteinte d'autisme et à l'origine de cette plateforme avec Florent Chapel.

L'ambition d'être un "annuaire national"

"Ça fait 20 ans que les familles attendent cet outil. La France a pris du retard", constate celui qui est aussi parrain de l'association "SOS autisme France". Pour tenter de combler ce retard, la plateforme va proposer des solutions concrètes aux parents un peu "désarmés" face à ces troubles qui concernent 700.000 personnes en France, avec une naissance sur 100 touchée : comment faire passer une IRM à un enfant qui ne tient pas en place, quel dentiste aller voir alors qu'ils ne supportent pas d'avoir un objet dans la bouche, dans quel cinéma aller pour des enfants autistes qui crient, etc. "L'ambition est d'avoir un annuaire national sur tous les services et compétences", résume Samuel Le Bihan, qui participe aux lancements de cette plateforme.

" Beaucoup d'autistes ont un problème avec la parole et préfèrent donc l'écrit pour s'exprimer "

Face aux parents, il y a aura "une équipe de cinq répondants formés", qui aura une double tâche : "répondre aux appelants" et "traiter dans l'après-midi" les dossiers qui demandent davantage de renseignements. La plateforme sera aussi accessible aux autistes eux-mêmes, via un chat : "On veut être ouverts aux autistes et beaucoup d'autistes ont un problème avec la parole et préfèrent donc l'écrit pour s'exprimer." Et si la plateforme a le soutien du gouvernement, elle est "principalement financée par des fondations : la Fondation Bettencourt, la Fondation Orange, la Fondation Michelin mais aussi la Région Île-de-France", rappelle Samuel Le Bihan.

Taux de scolarisation encore très bas

Reste que la France est à la traîne dans le traitement social de l'autisme, comme en témoigne le taux de scolarisation des personnes touchées, qui est de 20% en France, alors que le coût moyen de la prise en charge d'un enfant est de 2.500 euros par mois.

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En Italie ou en Angleterre, le taux de scolarisation est de 80%, à titre de comparaison. "Ils ont décidé de faire un travail sur l'inclusion", explique Samuel Le Bihan. "C'est forcément plus compliqué, parce que ça demande différents moyens, mais c'est plus économique à l'arrivée : ça demande plus d'argent sur le moment parce qu'il faut former des gens qui vont accompagner les handicapés, mais un autiste qui va apprendre à communiquer et obtenir une relative autonomie va coûter beaucoup moins cher à l'État que s'il était en hôpital psychiatrique pour le reste de sa vie, sous médicaments."