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La maison mère de Leboncoin, « une pépite que l'on introduit en Bourse »

Adevinta, né de la scission des activités internationales du groupe de médias norvégien Schibsted, est coté à partir de ce mercredi à la Bourse d'Oslo. Leboncoin pèse 52 % de son activité.

Antoine Jouteau, directeur général de Leboncoin et membre du comité exécutif d'Adevinta, qui regroupe des plates-formes digitales d'annonces entre particuliers implantées dans 16 pays, en Europe, en Amérique Latine et en Afrique du Nord.
Antoine Jouteau, directeur général de Leboncoin et membre du comité exécutif d'Adevinta, qui regroupe des plates-formes digitales d'annonces entre particuliers implantées dans 16 pays, en Europe, en Amérique Latine et en Afrique du Nord. (AFP-Services)

Par Antoine Boudet

Publié le 10 avr. 2019 à 06:30

Quel est le sens de la décision de Schibsted de scinder ses activités pour coter cette nouvelle entité Adevinta ?

L'introduction en Bourse d'Adevinta, société dans laquelle Leboncoin pèse 52 % de l'activité , intervient dans un univers des petites annonces en pleine ébullition. Historiquement, le norvégien Schibsted détenait 50 % de Leboncoin à sa naissance en 2006, puis en a acquis la totalité en 2010. En annonçant, en septembre dernier, la scission de ses sites internationaux d'annonces de ses activités en Scandinavie, il donne naissance à Adevinta, l'un des trois principaux acteurs mondiaux du secteur avec l'américain eBay et le sud-africain Naspers.

Lesquels alimentent les rumeurs sur les marchés ?

En effet, des rumeurs de marché circulent sur une vente éventuelle par eBay d'une partie de ses activités de petites annonces, quand d'autres laissent à penser que Naspers pourrait coter une partie de ses activités à la Bourse d'Amsterdam.

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Pourquoi une telle effervescence ?

La transaction entre particuliers est en train de s'imposer partout dans le monde. D'une part, elle permet de gagner de l'argent par la vente d'objets que l'on a chez soi, d'autre part, elle s'inscrit dans la tendance du « mieux consommer. » Cette activité affiche donc des taux de croissance très élevés, et elle s'avère très rentable. De quoi attirer les investisseurs. Avant même la première cotation ce mercredi à la Bourse norvégienne, le cahier d'ordre dépasse déjà le papier disponible.

Concrètement, comment va se passer cette cotation ?

Schibsted, qui pesait jusqu'à ce mardi autour de 9 milliards d'euros de capitalisation, a été divisée en deux sociétés toutes les deux cotées désormais à la Bourse d'Oslo : Schibsted, regroupant les activités de médias, petites annonces et nouveaux projets en Scandinavie, et Adevinta, pour les activités de petites annonces dans 16 pays dans le monde, dont Leboncoin. Schibsted va conserver 60 % du capital d'Adevinta. 35 % des actions vont être cédés aux actionnaires actuels de Schibsted. Enfin, il y aura 5 % de nouveau flottant. La valorisation estimée de Adevinta est autour de 5 milliards d'euros selon certains analystes.

Quelle est la feuille de route d'Adevinta ?

Avec 594,6 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018, des taux de croissance de plus de 15 % et un Ebitda [excédent brut d'exploitation, NDLR] de 151 millions d'euros dans le monde, c'est une pépite que l'on introduit en Bourse. Adevinta a vocation à consolider son leadership sur ses marchés et à avoir une expansion plus importante. Leboncoin pèse lourd dans l'activité du groupe, avec l'année dernière un chiffre d'affaires de 306,6 millions d'euros et 169,3 millions d'Ebitda. Nous visons une croissance moyenne annuelle autour de 15 %. Pour Leboncoin, nous allons approfondir nos trois marchés principaux que sont les annonces immobilières, les offres d'emploi et les annonces automobiles. Mais nous voyons aussi de belles opportunités sur le marché de la location de vacances où Leboncoin est déjà présent.

Schibsted fait partie des 27 entreprises identifiées pour être assujetties à la taxe française sur le numérique. N'est-ce pas un handicap à l'heure de la cotation d'Adevinta ?

La preuve que non au vu de l'engouement affiché des investisseurs. C'est un choix politique, pas un choix économique. Leboncoin paie déjà 50 millions d'euros d'impôt sur les sociétés [chiffre 2018, NDLR], soit autant que les Gafas réunis ! Nous sommes très sceptiques quant à l'efficacité de cette taxe, et impatients qu'elle soit remplacée par une taxe mondiale imposée par l'OCDE.

Antoine Boudet

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