Sept représentants des principales listes aux européennes participaient mercredi au débat Europe1 / Cnews. 8:01
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Antoine Terrel , modifié à
Si tous les participants au débat ont cité les devises de la République, ils se sont affrontés sur la question des racines de la France et de l'immigration.

Qu'est ce qu'être Français ? Alors que les citoyens de l'Union européenne seront invités le 26 mai à élire les députés européens, les sept représentants des principales listes, réunis mercredi lors d'un débat organisé par Europe 1 et Cnews, ont rappelé leur vision de la citoyenneté. 

Pour le patron d'Europe Ecologie - Les Verts David Cormand, être Français, "C’est la République et ses valeurs : Liberté, égalité, fraternité". Cette République, a-t-il ajouté, "doit renouveler ses vœux par rapport à cette promesse originelle, et mettre au cœur de son projet les communs". 

Cette devise républicaine a également été rappelée par le délégué général de LREM Stanislas Guérini. Mais pour le successeur de Christophe Castaner à la tête du mouvement majoritaire, il faut "faire en sorte que cette devise ne soit pas simplement inscrite sur les mairies, mais que l’égalité soit une égalité réelle dans notre pays". Il faut ainsi "faire en sorte que les droits formels puissent devenir des droits réels, qu’il y ait plus de mobilité dans notre société, qu’on mette moins de six générations pour sortir de la pauvreté", a-t-il conclu en évoquant les réformes adoptées par le gouvernement depuis 2017.

Laurent Wauquiez et Marine Le Pen évoquent l'immigration. Laurent Wauquiez a lui insisté sur les racines de la France. Selon le dirigeant de LR, être Français, c'est être "l’héritier d’une histoire magnifique, de La Fontaine, de l’histoire d’un pays qui a su se forger dans la résistance". Et de rappeler que le pays est l'héritier de "trois traditions" : "la tradition judéo-chrétienne, celle de l’Antiquité, et celle des Lumières". Mais le président de la région Auvergne-Rhône-Alpe a confié son sentiment "que parfois nous avons honte de ce que nous sommes. Nous n'assumons plus notre fierté. Parfois, celui qui vient chez nous n’a plus à cœur d’adopter notre identité, mais de contester notre mode de vie". "Notre histoire est magnifique et la plus belle des générosités, c'est de la transmettre à ceux qui viennent derrière nous", a terminé Laurent Wauquiez.

Le sujet de l'immigration a été plus largement évoqué par Marine Le Pen. Pour l'ancienne candidate à la présidentielle, être Français est "un acte d'amour", celui "d'aimer son histoire, ce patrimoine matériel et immatériel", mais aussi "avoir les mêmes codes, les mêmes mœurs". Si beaucoup de Français d'origine étrangère "se sentent profondément Français car ils ont choisi la France",a-t-elle précisé, d'autres "arrivent aujourd'hui pour la changer et y imposer leurs modes de vie".

Olivier Faure veut un pays "où on ne se replie pas en permanence". Cette prise de parole a provoqué la colère du Premier secrétaire du PS Olivier Faure. Rappelant l'exemple de sa mère, "née à quelque milliers de kilomètres d’ici, venus d’un pays en guerre", il a assuré que cette dernière "se sent Française et respecte la culture, mais sait aussi d’où elle vient. Elle sait aussi que sa culture n'est pas une culture qui ne peut pas enrichir la France". Le patron du PS aimerait "un pays ouvert, où on ne se replie pas en permanence", en opposition à la vision de Marine Le Pen, qu'il a qualifié d'"identité rassie".

Dupont-Aignan et Adrien Quatennens insistent sur la souveraineté. Le fondateur de Debout La France Nicolas Dupont-Aignan a lui insisté sur l'unité de l'histoire de la France. Etre Français c'est "un bloc", a-t-il martelé. On ne "choisit pas les périodes de son histoire, on la prend comme elle s’est forgée". Mais "pourquoi beaucoup de jeunes ne s’assimilent pas ?", s'est-il interrogé. "Parce que les Français de souche ont perdu la fierté de la France", a-t-il expliqué. Selon lui, les responsables de cette "crise d'identité" sont "nos dirigeants qui ont donné les clés de la France à des technocrates". Partisan d'une réforme profonde de l'Union européenne, Nicolas Dupont-Aignan estime qu'on "retrouvera notre identité quand les Français auront retrouvé le pouvoir de maîtriser leur destin".

À son tour, l'Insoumis Adrien Quatennens a insisté sur l'importance de la "souveraineté". "Être Français, c'est avoir une part de souveraineté, trop souvent bafouée", a fait valoir le député du Nord. Selon ce proche de Jean-Luc Mélenchon, "l'impasse dans laquelle nous sommes fait urgence à nous refonder comme peuple". Et d'évoquer la nécessité d'une sixième République, que réclame de longue date La France insoumise.