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Le déclin de l’activité physique commencerait… dès sept ans !

Mathilde Ragot
L'activité physique commencerait déjà à diminuer vers l'âge de l'entrée à l'école, selon des recherches finlandaises. Pourtant, faire du sport dans l'enfance permettrait d'installer la pratique dans le temps.
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Le niveau d’activité physique varie d’une personne à l’autre. Mais pour un même individu, il oscille aussi au cours de la vie. L’Université de Jyväskylä et le Centre de recherche pour l’activité physique et la santé LIKES (Finlande) se sont penchés sur les différentes périodes où le sport prend plus ou moins de place, et sur les facteurs qui expliquent ces variations. Leur étude, publiée dans le BMC Public Health le mois dernier, révèle finalement que si la proportion de personnes inactives augmente naturellement avec l’âge, l’abandon progressif des exercices physiques commencerait bien plus tôt qu’on ne le croit.

Une diminution de l’activité dès l’école

Les chercheurs se sont basés sur vingt-sept articles de différents pays, publiés entre 2004 et 2018, pour obtenir les données de multiples sous-groupes distincts. Et étonnamment, la proportion de jeunes faiblement actifs était particulièrement élevée. L’abandon des activités sportives prévalait à l’adolescence, mais la pratique du sport commençait déjà à diminuer vers l’âge de l’entrée à l’école. Et ce, que ce soit chez les enfants très, modérément ou faiblement actifs. Parmi les données utilisées pour cette analyse, certaines provenaient d’études utilisant des mesures auto-déclarées, d’autres de statistiques objectives. Les premières ont ainsi fait état d’un déclin dès l’âge de dix ans. Les deuxièmes… dès sept ans !

Mais « malgré la tendance à la baisse commune de l’activité physique tout au long de la vie, être actif physiquement dans l’enfance et à l’adolescence peut revêtir une grande importance, dans la mesure où il peut retarder l’inactivité ultérieure », assure Irinja Lounassalo, doctorante à la Faculté des sciences du sport et de la santé de l’Université de Jyväskylä dans un communiqué.

Cibler les enfants très tôt

Les scientifiques ont par ailleurs identifié plusieurs raisons qui poussaient les enfants et les adolescents à un mode de vie actif pérenne. Avoir le soutien de leurs parents, par exemple, était associé : à une activité physique croissante chez les jeunes ; à un temps de télévision réduit et à des exercices persistants chez les adolescents ; à l’arrêt du tabac et la pratique d’activités accrues chez les adultes ; et enfin à un faible taux de mortalité, un bon fonctionnement physique chez les adultes plus âgés.

« Étant donné que le comportement en matière d’activité physique se stabilise avec l’âge et que l’inactivité est un comportement plus persistant que l’activité, les interventions doivent cibler les enfants très tôt dans la vie avant que leurs habitudes ne se stabilisent », souligne Irinja Lounassalo.

La sédentarité est un véritable problème de santé publique. Et les jeunes français n’en sont pas épargnés. Selon une enquête de 2017 de la Fédération française de cardiologie (FFC), en 40 ans, les 9-16 ans ont perdu 25 % de leur capacité physique. D’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en 2016, seuls 14 % des garçons de 15 ans et 6% des filles exerçaient une activité physique quotidienne d’intensité modérée à intense dans l’Hexagone. Comme le démontre ces nouvelles recherches finlandaises, bouger le plus tôt possible leur permettrait pourtant de constituer un capital santé, leur évitant de nombreuses maladies par la suite.

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