BREVETSApple vs Samsung, round 2: Google dans la ligne de mire

Apple vs Samsung, round 2: Google dans la ligne de mire

BREVETSUn nouveau procès s'est ouvert en Californie, lundi. Cette fois, Apple cherche à obtenir 2 milliards de dollars...
La fonction «slide to unlock» («glisser pour déverrouiller») dans iOS6, d'Apple.
La fonction «slide to unlock» («glisser pour déverrouiller») dans iOS6, d'Apple. - DR
P.B.

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On prend les mêmes, et on recommence. 18 mois après un premier bras de fer, Apple et Samsung se retrouvent devant la justice californienne, dans un match à nouveau arbitré par la juge Lucy Koh. Mais cette fois, c'est Google et Android qui sont indirectement visés. Les hostilités ont commencé lundi avec la sélection d'un jury composé de six femmes et quatre hommes.

Qui attaque qui?

Apple attaque Samsung sur cinq brevets logiciels. Samsung contre-attaque sur deux. Cette fois, il ne s'agit pas du design général des smartphones mais de fonctions spécifiques, la plupart liées à Android. Côté Apple, on trouve notamment le «slide to unlock» pour déverrouiller l'écran, la reconnaissance de liens intelligents qui rendent un numéro de téléphone ou une adresse email cliquable et la synchronisation de certaines données en arrière plan. Côté Samsung: la transmission d'un flux vidéo et l'organisation des dossiers photos. On rappellera qu'Apple a déjà perdu à deux reprises sur le brevet «glisser pour déverrouiller», contre HTC en Angleterre et Motorola en Allemagne.

Qui réclame quoi?

Apple cherche à obtenir 2 milliards de dollars, Samsung, 7 millions. Même l'expert en brevets Florian Müller, pourtant souvent favorable à Apple, n'en revient pas. «Mais allons donc!», s'emporte-t-il, dénonçant «la distorsion du champ de réalité» et «la folie» de l'entreprise américaine, qui réclame 40 dollars par téléphone vendu. Selon les observateurs, deux milliards de dollars, c'est de l'argent de poche pour Samsung, et Apple cherche surtout à défendre son image d'innovateur. Et à forcer Google à modifier Android. Une interdiction de la vente des smartphones concernés (dont le Galaxy SIII et l'iPhone 5) aux Etats-Unis est peu probable. Elle n'aurait de toute façon aucun impact: même si les modèles sont plus récents que la dernière fois, ils ne seront plus en vente d'ici la fin de la procédure en appel, dans un an ou deux.

Android dans la ligne de mire

Sur les cinq brevets attaqués par Apple, quatre couvrent des fonctions d'Android. Selon les observateurs, des cadres de Google devraient donc venir témoigner. Andy Rubin, le cofondateur d'Android, fait partie des témoins potentiels. On pourrait enfin avoir une chronologie un peu plus précise de la genèse de l'OS de Google, accusé par Steve Jobs d'avoir «volé» de nombreuses fonctions à iOS. Google, de son côté, tentera sans doute de prouver que ses ingénieurs travaillaient sur de telles fonctions avant qu'Apple ne présente l'iPhone.