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La polygamie au Canada tolérée pour les musulmans, pas les mormons

La polygamie au Canada tolérée pour les musulmans, pas les mormons
Capture d'écran YouTube, CBC Fifth Estate


La polygamie est une pratique sociale et culturelle aussi vieille que la civilisation.  

Le roi Salomon, fils du roi David, révéré à la fois par les juifs, les chrétiens et les musulmans, avait, selon la Bible, 700 femmes et 300 concubines. Le respecté homme d’affaires québécois, Bernard Lemaire se flatte d’avoir eu deux femmes en même temps. Pas légalement bien sûr.  

Le fondateur de CNN, Ted Turner, s’est déjà vanté de vivre avec plusieurs femmes. Quant au défunt créateur de Playboy, Hugh Hefner, après avoir longtemps partagé sa vie avec sept femmes, octogénaire, il en avait encore trois, Crystal Harris, 24 ans, et deux jumelles identiques âgées de 20 ans, Kristina et Karissa Shannon.   

La Sharia, le livre sacré du 1 800 000 000 de musulmans (24 % de la population mondiale), permet la polygamie qui est légale dans une soixantaine de pays. Pas au Canada (article 293 du Code criminel). Ceux qui défendent la polygamie affirment que son interdiction est un affront aux droits les plus fondamentaux garantis par la «Charte à Trudeau» – la liberté de religion et la liberté d'association.  

Il y a plus d'un million de musulmans au Canada chez qui la polygamie, même si elle est peu fréquente, n’a rien de troublant. L’émission d’enquête de la CBC The Fifth Estate, en janvier dernier, a parlé à des dizaines de musulmanes canadiennes à qui leur mari a imposé d’autres épouses. L'Islam autorise les hommes à avoir jusqu'à quatre femmes. La journaliste Habiba Nosheen a découvert qu’il existe même des sites de rencontre spécialisés dans les mariages polygames comme secondwife.com.  

Pour contourner son interdiction légale au Canada, le mariage musulman polygame, célébré par des imams dans des mosquées, n’est pas déclaré.   

Certains imams aident même les intéressés déjà mariés à se trouver d’autres femmes. Un collaborateur musulman de l’émission The Fifth Estate, qui prétendait vouloir marier une seconde femme, a filmé à son insu l’imam Aly Hindy du Centre islamique Salaheddin de Toronto : «... c'est illégal. Vous trichez, pas moi, mais c'est halal et permis et il n'y a rien de mal à cela.»    

L'imam, inscrit sur le site officiel de l'Ontario en tant que personne autorisée à célébrer des mariages, encourageait donc la commission d’un acte criminel passible de 5 ans de prison.  

Confronté à sa déclaration, l'imam Aly Hindy a répondu qu'il mettait les autorités au défi de le poursuivre en justice, se disant convaincu que la Cour suprême du Canada déclarerait la loi interdisant la polygamie inconstitutionnelle.    

Effectivement, il faut constater qu’aucun musulman n’y a jamais été l’objet d’une poursuite ou d’une inculpation pour polygamie. Hindy officie pourtant à des mariages polygames à Toronto depuis une vingtaine d’années.  

Les deux seuls individus qui en ont été trouvés coupables sont des mormons de Colombie-Britannique condamnés en 2017 d’avoir épousé de nombreuses femmes. Pendant près de 30 ans, un petit groupe de mormons a pratiqué la polygamie impunément avant que la province se décide à sévir.  

Comme l’iman Aly Hindy, plusieurs spécialistes pensent qu’il serait extrêmement difficile pour la Cour Suprême du Canada de maintenir l’interdiction de la polygamie.   

Selon Professeur de droit Nick Bala de l'Université Queen's, la Cour suprême a entamé le processus de redéfinition du mariage en légalisant les unions homosexuelles ajoutant : «Si vous redéfinissez le mariage, comme nous l'avons fait, on peut se demander : Eh bien, s'il n'est pas nécessaire que ce soit un homme et une femme, pourquoi ça ne pourrait pas être plus de deux personnes?  

Le plus haut tribunal du pays a rendu dans le passé plusieurs décisions aberrantes, particulièrement depuis l’introduction de la Charte trudeauiste.  

Mais alors, pourquoi réprimer les polygames mormons et pas les musulmans?   

Le multiculturalisme de Justin Trudeau explique sans doute la réticence à appliquer la loi sur la polygamie aux musulmans qui appuient massivement le Parti libéral. Mais il y a aussi la crainte que la Cour suprême la légalise. Le Canada deviendrait le seul pays non musulman à le faire, causant un ressac dans le reste de la population, en particulier chez les femmes.  

Le Canada anglais, mobilisé contre le Québec sur la question des signes religieux, donne l’exemple d’ouverture en fermant les yeux sur la pratique de la polygamie islamique. Pourvu qu’elle soit discrète! Les signes religieux eux sont ostentatoires, flagrants. Bel exemple de tolérance hypocrite anglo-saxonne.

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