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Santé

Asthme de l'enfant : à Paris, un tiers des nouveaux cas sont liés à la pollution routière

17% en France, un tiers à Paris... C'est la proportion de cas d'asthme de l'enfant liés à la pollution de la route, révèle notamment une nouvelle étude mondiale. Et habiter dans des zones où la valeur seuil de polluant est respectée ne protège pas.

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Asthme de l'enfant : à Paris, un tiers des nouveaux cas sont liés à la pollution routière

Mal traité, l'asthme peut entraîner la mort : près de 400.000 personnes en meurent chaque année dans le monde, selon l'OMS.

Sean Murphy / Image Source / AFP

Dans le monde, la pollution de l'air liée au transport routier est responsable de 4 millions de nouveaux cas d'asthme par an chez les enfants, soit plus d'un cas sur 10, d'après une étude publiée dans The Lancet Planetary Health. Plus surprenant, 92% de ces cas imputables à la pollution se situaient dans des zones dont les niveaux d'exposition étaient pourtant en dessous des valeurs limites fixées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

ASTHME. L'asthme, inflammation chronique des bronches de plus en plus répandue (235 millions de personnes dans le monde), se manifeste par des crises sous forme de sifflements et de gênes respiratoires. La maladie débute souvent pendant l'enfance. On n'en guérit pas mais un traitement bien suivi permet une bonne qualité de vie. Mal traité, l'asthme peut entraîner la mort : près de 400.000 personnes en meurent chaque année, selon l'OMS.

Le dioxyde d'azote (NO2), probable déclencheur de l'asthme chez l'enfant

Les polluants liés à la circulation peuvent déclencher le développement de l'asthme en endommageant les voies respiratoires et provoquant une inflammation chez les enfants génétiquement prédisposés. Bien que l'on n'ait pas encore déterminé quel polluant spécifique lié à la circulation en est la source, les données suggèrent une possible relation de cause à effet avec l'exposition sur le long terme au dioxyde d'azote (NO2).

Dans la nouvelle étude, les auteurs ont combiné un ensemble de données globales sur le NO2 ambiant (à partir de capteurs au sol, de données satellites et de variables d'utilisation des sols telles que les réseaux routiers) avec des données sur la répartition de la population et l'incidence de l'asthme pour estimer le nombre de nouveaux cas d'asthme chez les enfants de moins de 18 ans.

NO2. Ce polluant est formé principalement par la combustion de combustibles fossiles et les émissions du trafic peuvent contribuer jusqu'à 80% du NO2 ambiant dans les villes. Le NO2 n'est qu'un élément de la pollution atmosphérique, composé de nombreux polluants (notamment les particules, l'ozone et le monoxyde de carbone), connus pour avoir de nombreux effets néfastes sur la santé.

A Paris, un tiers des cas d'asthme d'enfants sont déclenchés par la pollution routière

Résultat, sur 100.000 enfants, 170 nouveaux cas d'asthme liés à la pollution routière se déclareraient chaque année dans le monde. Cela représente 4 millions de nouveaux cas, soit 13% des cas d'asthme infantile diagnostiqués chaque année. Et cette proportion monte jusqu'à 31% en Corée du Sud et atteint 30% au Koweït, au Qatar et aux Émirats arabes unis. Au niveau des villes, c'est à Shanghaï, en Chine, qu'elle est la plus élevée (48%), ajoutent les auteurs de l'étude. Suivent huit autres villes chinoises ainsi que Moscou et Séoul. Paris se situe à la 21e place, avec un tiers des cas d'asthme d'enfants qui seraient liés à la pollution routière.

Au niveau de l'ensemble de la population, le fardeau global de la pollution atmosphérique sur le déclenchement de l'asthme est probablement sous-estimé, puisque "les adultes n'ont pas été pris en compte dans l'étude", commente Le Pr Jonathan Grigg, professeur de médecine respiratoire et environnementale en pédiatrie à l'Université Queen Mary de Londres, qui n'a pas participé à l'étude.

FRANCE. En France, on compte 180 nouveaux cas d'asthme pour 100.000 enfants, dont 17% sont attribuables au NO2... Dont 58% en ville, d'après la publication.

Dans plus de 9 cas sur 10, la pollution n'excédait pas les valeurs limites recommandées

On aurait pu s'attendre à ce que la majorité des cas d'asthme imputables au NO2 aient lieu dans des zones où la concentration excédait la valeur recommandée par l'OMS, à savoir 21 ppm (parties par million, soit le nombre de molécules de NO2 par million de molécules d'air).

C'est en réalité l'inverse : dans 92% des cas, les enfants vivaient dans les zones où les concentrations de NO2 étaient inférieures à ces valeurs seuil. "Nos résultats suggèrent que les directives de l'Organisation mondiale de la santé concernant les concentrations annuelles moyennes de NO2 pourraient devoir être réexaminées et que les émissions de la circulation routière devraient constituer une cible pour atténuer l'exposition", réagit le Dr Susan Anenberg.

Avec AFP.

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