Marguerite Duras : "Écrire, c'est hurler sans bruit"
Par Maison de la Recherche en Sciences Humaines"L’écrit ça arrive comme le vent, c’est nu, c’est de l’encre, c’est l’écrit, et ça passe comme rien d’autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie." Des réflexions de Duras sur son propre geste d’écriture à sa pratique romanesque.
Marguerite Duras a fait une œuvre toute de variété avec ses passages et ses croisements, avec les rencontres qu’elle occasionne. En témoignent ses espaces géographiques et culturels, l’expérience du déracinement, mais également ses différents horizons linguistiques (que démultiplient que ses nombreuses traductions et l’ampleur de sa réception). L'œuvre fait résonner en elle l'étrangeté des langues par le chant ou le poème, par ses curieux et obsédants noms propres, par l’invention d’un Shaga. Elle est plurielle aussi dans son ambition d'abolir les frontières traditionnelles du genre, à l’image de ce "théâtre du roman" que devient L’Amante anglaise, ou par la promotion des "textes hybrides" issus de la rencontre avec le cinéma dès la fin des années 1960. D’une autre façon, l’œuvre est hybride en raison de sa vocalité : de l’"écrit non écrit" jusqu'au livre, l'effet de voix va bien au-delà de l’usage de la parole.
L'écrit en passage, par Bernard Alazet
26 min
Cette conférence a été enregistrée dans le cadre du colloque "Marguerite Duras. Passages, croisements" en 2014.
Bernard Alazet, maître de conférences en littérature française à l’Université de la Sorbonne Nouvelle - Paris 3, il dirige la collection "Série Marguerite Duras" aux Editions des Lettres Modernes-Minard.
Références