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Nouvelles restrictions à l’entrée des transgenres dans l’armée américaine

Le président Donald Trump revient sur une décision de Barack Obama, qui avait autorisé les recrues transgenres à servir en fonction de leur identification sexuelle.

Le Monde avec AFP

Publié le 12 avril 2019 à 08h19, modifié le 12 avril 2019 à 09h01

Temps de Lecture 5 min.

Des militaires américains répètent leur défilé sur les Champs-Elysées, le 10 juillet 2017.

Les personnes transgenres souhaitant s’engager dans l’armée des Etats-Unis ne pourront le faire à partir de vendredi 12 avril que si elles acceptent de ne pas changer de sexe. Après une série d’attaques contre la communauté LGBTQ+, le président Donald Trump a en effet décidé de revenir sur une décision de son prédécesseur démocrate, Barack Obama, qui avait autorisé les recrues transgenres à servir en fonction de leur identification sexuelle.

En vertu des nouvelles règles annoncées à la mi-mars, qui entrent en vigueur vendredi, les personnes transgenres seront contraintes de servir en fonction de leur genre à la naissance. Et les personnes ayant besoin d’un traitement hormonal ou de chirurgie de réassignation sexuelle ne pourront plus s’enrôler, pas plus que les personnes ayant déjà subi un traitement médical de changement de sexe.

Cette nouvelle politique « est indéfendable », a tweeté mercredi Meghan McCain, fille du sénateur républicain John McCain, mort en 2018, et commentatrice sur la chaîne ABC. « Cette politique discriminatoire va conduire les militaires transgenres, des patriotes qui se sont engagés au service de leur nation, à vivre dans l’ombre », a-t-elle ajouté.

Pathologie mentale « grave »

Le Pentagone insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une « interdiction » des personnes transgenres dans l’armée. Il a justifié l’exclusion des personnes déclarant avoir changé de sexe, ou vouloir le faire, par le fait qu’elles sont atteintes de « dysphorie de genre », ce qui est qualifié de pathologie mentale « grave () pouvant affecter le niveau de préparation des unités et leur efficacité au combat ».

La nouvelle réglementation envisage également l’expulsion de l’armée de personnes transgenres qui refuseraient de servir en fonction de leur genre à la naissance, même si la hiérarchie militaire pourrait accorder des exemptions au cas par cas. Seule exception à cette règle : les personnes déjà enrôlées à la date de vendredi, qui auront le droit de subir des procédures médicales et de servir en fonction de leur identification sexuelle.

L’armée américaine compte 1,3 million de militaires en service actif. Le Pentagone évalue à 9 000 le nombre de personnes s’identifiant comme transgenre qui servent dans les forces armées, dont un millier déclarent avoir changé de sexe ou vouloir le faire. Mais selon les défenseurs des droits des personnes transgenres, ces chiffres sont en réalité bien supérieurs et la nouvelle position du Pentagone est un retour en arrière.

« Silencieuses et invisibles »

« Vendredi, jusqu’à 15 000 membres des forces armées risquent de perdre leur emploi », a déclaré mercredi sur la chaîne ABC Patricia King, sergent-chef dans l’armée de terre. « Pour ceux d’entre nous dont les droits sont acquis, parce que nous avons déjà fait notre « coming out » et avons déjà eu un diagnostic, il y a possibilité de discrimination systématique », a-t-elle ajouté.

Pour Aaron Belkin, directeur du Palm Center, un institut de recherche sur les minorités sexuelles dans l’armée, « 100 % des militaires transgenres sont menacés et stigmatisés par cette interdiction. Quand le ministère de la défense disqualifie tous les candidats ayant un passé de dysphorie de genre (à moins qu’ils ne renoncent à leur identité transgenre pendant des années) et tous les candidats ayant jamais reçu un traitement pour dysphorie de genre, c’est une interdiction », a ajouté M. Belkin.

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Quand « déclarer [sa dysphorie de genre] peut conduire à un renvoi, c’est une interdiction », a-t-il poursuivi. La nouvelle politique « interdit tout simplement les personnes transgenres immédiatement identifiables et menace les autres, les forçant à rester silencieuses et invisibles ».

Le Monde avec AFP

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