“Un dirigeant incompétent et en difficulté, pour qui la grande majorité des électeurs n’éprouve que méfiance et aversion. Une économie chancelante […]. Une opposition regonflée à bloc. D’énormes manifestations. Des querelles avec des partenaires européens. Le gouvernement paralysé et l’opposition ragaillardie”, décrit The Spectator, dans son dernier numéro, avant d’ironiser : “[Non], ce n’est pas Theresa May, mais Emmanuel Macron […].”

Il y a deux ans pourtant, “Macron était considéré comme le plus grand espoir centriste, non seulement de France mais d’Europe. […] Il avait promis de sortir le pays d’une sclérose politique, économique et sociale, de repousser la menace du populisme, de supprimer 500 000 postes dans la fonction publique et de redonner à la France sa grandeur. […] Il s’est rapidement aperçu que, loin d’être une tâche aisée, réformer un État gangrené par le clientélisme et le protectionnisme est une chose difficile, si ce n’est impossible, à accomplir.”

L’hebdomadaire conservateur cite plusieurs exemples de “l’échec spectaculaire” de Macron : des tentatives écologiques qui n’ont pas abouti, l’annonce de la hausse de la taxe sur le carburant à l’origine du mouvement des “gilets jaunes”, un grand débat présenté comme un “grand moment de démocratie” mais qui n’est, finalement, “qu’un monologue”…

Et à présent il y a son dernier projet, celui de relancer une ambitieuse ‘renaissance de l’UE’, un concept extrêmement vague qui n’a trouvé aucun écho chez les Français, lesquels n’ont pas la moindre idée de ce à quoi il fait allusion et dont le propre euroscepticisme est foulé aux pieds.”

Pour les européennes, souligne The Spectator, la France va inévitablement élire un nombre important d’eurosceptiques au Parlement européen. Face à l’extrême droite, la base de Macron paraît insuffisante, et les électeurs qui ont fait barrage à Marine Le Pen lors de la présidentielle pourraient être moins scrupuleux pour ce scrutin. D’autant que les “gilets jaunes” peuvent être tentés de voter contre le président français.

Ainsi, comme le résume le journal britannique, si Emmanuel Macron a réussi à rassembler les Français, c’est une union “contre lui”.