Le bokashi, le compostage japonais pour alléger les poubelles

Avec le bokashi, les épluchures et fonds d’assiettes sont recyclés par fermentation. Il est expérimenté par des étudiants bordelais.

 Alexandra distribue à des familles volontaires des seaux dans lesquels les déchets organiques sont transformés grâce à des bactéries.
Alexandra distribue à des familles volontaires des seaux dans lesquels les déchets organiques sont transformés grâce à des bactéries. LP/Klervi Le Cozic

    Pour sa tournée à vélo, Alexandra Neyroud s'est munie de seaux vides pour récupérer du compost nouvelle génération. Premier arrêt dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux (Gironde). Au troisième étage, Matthieu, nouvel adhérent de l'association étudiante Récup, a préparé son seau de 16 litres, et est encore médusé qu'il ne déborde pas au bout de trois semaines de cuisine.

    « C'est grâce aux bactéries saupoudrées entre chaque couche de déchets, explique Alexandra, cofondatrice de l'association, 80 micro-organismes qui réduisent la taille des aliments sans les faire moisir, et donc sans odeur. » Pour Matthieu et Ludovic, c'est une aubaine. « On a essayé le lombricomposteur partagé du quartier, mais c'était contraignant : il ne fallait mettre ni agrumes ni viandes et tout découper pour que les vers puissent travailler, là on met tout, même les crustacés ! »

    Le couple, engagé dans une démarche zéro déchet depuis trois ans, a payé 70 euros pour l'année. « En prime, on récupère du jus de compost très bon pour les plantes ! » Les déchets fermentés et récupérés sont utilisés par un maraîcher local. Il y a quelques semaines, la ville de Bordeaux a offert 40 adhésions à des familles volontaires pour soutenir l'initiative mais, pour Alexandra, le chemin est encore long : « Seulement 3 % des Français ont accès à une collecte séparée de biodéchets ».