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NDDL : Vinci réclame "plusieurs centaines de millions d'euros" de compensation à l'Etat

L'Etat envisage une indemnité de quelques " dizaines de millions", a déclaré Elisabteh Borne.

L'Etat envisage une indemnité de quelques " dizaines de millions", a déclaré Elisabteh Borne. - Jean-Sebastien Evrard - AFP

Le géant du BTP veut être indemnisé pour l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont il devait être le concessionnaire. "Nous ne sommes a priori pas d'accord sur les montants, mais on prendra nos responsabilités sur ce dossier", a affirmé Elisabeth Borne.

Vinci demande des indemnités à l'Etat pour l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes dont il devrait être le concessionnaire. La ministre des Transports, Elisabeth Borne a confirmé sur France 3 que des négociations ont lieu avec le géant du BTP.

 "Nous ne sommes a priori pas d'accord sur les montants, mais on prendra nos responsabilités sur ce dossier". "Ils (Vinci, ndlr) ont parlé de quelques centaines de millions d'euros, tandis que nous parlons de quelques dizaines" de millions, précise-t-elle, avant d'ironiser: "Nous aurons une discussion passionnante".

Interrogée pour savoir si Vinci serait "un bon candidat" à la reprise d'Aéroports de Paris (ADP), une privatisation vivement contestée par l'opposition, elle n'a pas rejeté l'idée: "C'est effectivement un groupe qui a une grande expérience aéroportuaire". "Mais il y en a d'autres, et évidemment cela ne va pas se faire comme ça de gré à gré, il y a aura une consultation pour choisir le meilleur candidat".

Des garanties de transparence

Récusant que le choix du groupe de BTP pourrait faire figure de "compensation à l'abandon de Notre-Dame-des-Landes", comme l'ont affirmé des députés de l'opposition lors de vifs débats sur la privatisation jeudi à l'Assemblée, la ministre a affirmé: "Cela ne marche pas comme ça".

"On a un contrat à Notre-Dame-des-Landes, sur lequel on est en train de travailler à la résiliation, et par ailleurs il y aura une procédure sur Aéroports de Paris, évidemment avec toutes les garanties de transparence", explique-t-elle.

Définitivement adopté par la parlement dans une ambiance tendue, le projet de loi Pacte prévoit de supprimer l'obligation pour l'État de détenir la majorité du capital d'ADP (actuellement 50,63%). Cette privatisation fait l'objet d'un bras de fer: quelque 250 parlementaires ont enclenché la procédure d'un référendum d'initiative partagée (RIP), pour tenter d'empêcher le gouvernement de "vendre la poule aux oeufs d'or", certains y voyant un "cadeau à Vinci".

Le groupe Vinci gère dans douze pays (Royaume-Uni, Portugal, Cambodge, Japon...) 46 aéroports, dont 12 en France, parmi lesquels ceux de Lyon-Saint Exupéry, Rennes Bretagne, Toulon-Hyères et Nantes-Atlantique.

Coralie Cathelinais avec AFP