SANTÉ - Trop de patients et pas assez d’effectifs: les conditions de travail dans les hôpitaux se détériorent de jour en jour. Dimanche 14 avril au soir, une grève illimitée a débuté dans quatre établissements parisiens: La Pitié-Salpêtrière, Lariboisière, Tenon et Saint-Louis.
Ils devraient être suivis par les hôpitaux Bicêtre, Cochin, Robert-Debré et l’HEGP (Hôpital Européen Georges-Pompidou), a expliqué à l’AFP l’urgentiste et cégétiste Christophe Prudhomme.
En tout, le personnel des 25 services d’urgences des hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a été appelée par les syndicats Sud-Santé et la CGT à se mettre en grève. Le taux de grévistes sera connu dans l’après-midi, selon la direction de l’AP-HP, contactée par l’AFP.
“Il manque 700 postes pour assurer la sécurité des patients”
Le 18 mars dernier, le personnel de l’hôpital parisien de Saint-Antoine avait initié le mouvement en se mettant en grève après une série d’agressions survenues ces derniers mois. Dès la semaine dernière, le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, avait tenté de désamorcer la fronde en promettant la création de 45 postes supplémentaires, à répartir selon les besoin des services.
“Mais il manque 700 postes pour assurer la sécurité des patients”, s’insurge l’urgentiste et cégétiste Christophe Prudhomme. Le manque d’effectif est l’une des principales revendication des soignants. L’an dernier, 405 emplois équivalents à temps plein (ETP) ont été supprimés. Cette année, une nouvelle vague de 779 suppressions a été annoncée.
Selon les syndicats, cette situation entraîne une dégradation générale de la qualité des soins, et se traduit parfois par des drames, comme la mort en décembre dernier d’une femme de 55 ans dans la salle d’attente des urgences de Lariboisière.
Les problèmes mis en avant pas le personnel soignant de l’AP-HP ne sont pas propres aux hôpitaux franciliens. L’ensemble des établissements de soins publics français font face à de difficultés, comme le rappelle régulièrement la Fédération des hôpitaux de France (FHF).
Annoncé en février 2018 par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, le plan Ma Santé 2022 vise à repenser l’offre hospitalière et à favoriser une meilleure organisation du secteur de la santé. En décembre dernier, la ministre avait annoncé une rallonge budgétaire de 300 millions d’euros. Insuffisant pour contenter les syndicats, qui ont déjà déposé un autre préavis de grève entre le 18 et le 20 avril, cette fois pour “l’ensemble du personnel” des hôpitaux.
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