On sait encore peu de choses, à ce stade, sur l’origine du gigantesque incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, lundi 15 avril. Après avoir hésité pendant plusieurs heures, le parquet de Paris a ouvert, lundi soir, une enquête pour « destruction involontaire par incendie », excluant a priori le motif criminel. Les investigations confiées à la direction régionale de la police judiciaire pourraient néanmoins se révéler extrêmement longues et délicates avant que ne soient éclaircies avec précisions les circonstances de départ du feu.
Selon les premiers éléments de l’enquête, c’est dans les combles de Notre-Dame de Paris que l’incendie aurait démarré, peu avant 19 heures. Un endroit très difficile d’accès, cerné d’échafaudages, au cœur d’un vaste chantier de rénovation lancé depuis l’été 2018. A cette heure, il n’y avait, semble-t-il, plus d’ouvriers sur place. Mais le feu a largement détruit cette partie de la cathédrale. Il ne sera donc pas simple d’y retrouver des preuves matérielles pour tenter d’expliquer l’origine de l’incendie.
Les enquêteurs étaient en tout cas déjà à pied d’œuvre, lundi soir, pour identifier les personnes qui travaillaient sur le chantier et pour recueillir les premiers témoignages sur les origines de l’incendie, selon le parquet de Paris.
« Cinq entreprises intervenaient sur le site. Dès aujourd’hui, ont débuté des auditions d’ouvriers d’employés de ces entreprises. Une quinzaine sont prévues. Ils sont une quinzaine à avoir été présents hier », a précisé le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, lors d’un point presse devant Notre-Dame, mardi, précisant que la piste accidentelle était privilégiée. Le procureur a expliqué qu’il y avait eu une première alerte à 18 h 20 sans qu’aucun départ de feu n’ait été constaté. « Il y a eu une deuxième alerte à 18 h 43, et là, le feu a été constaté au niveau de la charpente. Entretemps, l’église avait été évacuée puisqu’une messe avait débuté peu avant », a-t-il ajouté.
Une quarantaine d’enquêteurs de la brigade criminelle sont mobilisés spécifiquement pour cette enquête, soit presque la moitié des effectifs du service, ainsi qu’une dizaine de policiers de l’identité judiciaire. Mardi matin, ils n’avaient pas encore pu procéder aux premières constatations sur place, la solidité de l’édifice n’étant pas assurée. La police judiciaire pourrait donc avoir recours à des drones si nécessaire.
Le but : faciliter le travail des nombreux experts – spécialistes de la résistance des matériaux ou de l’analyse des départs de feu – qui devraient être appelés en renfort. L’objectif de la « crim », à ce stade, est de parvenir à établir d’éventuelles responsabilités, manquements ou négligences. La chaîne de déclenchement de l’alarme incendie, notamment, va devoir être remontée, afin de comprendre comment elle s’est mise en place.
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