Partager
Paléontologie

Le paysage du Texas d'il y a 10 millions d'années

Des milliers de fossiles livrent un aperçu de l'écosystème de cet État, il y a environ 11 millions d'années.

réagir
fossile porté

Des travailleurs au chômage mis à contribution pour collecter des fossiles durant la Grande dépression aux États-Unis.

The University of Texas at Austin Jackson School of Geosciences

Entre le krach d'octobre 1929 et le début de la seconde guerre mondiale, les États-Unis, et le reste du monde, ont traversé une crise économique majeure qui s'accompagna d'une explosion du chômage. Pour faire face à cette situation, les autorités américaines ont créé la Works Progress Administration, une agence fédérale qui a employé des millions de chômeurs pour des travaux d'intérêt public. Parmi eux, au Texas (entre 1939 et 1941), un groupe a été associé à l'université de l'État pour ramasser et entreposer des milliers de fossiles qui n'ont été étudiés que tout récemment. Ils ouvrent une fenêtre sur le Texas d'il y a 11 à 12 millions d'années.

Cinquante espèces identifiées

C'est un très large éventail de fossiles qui a finalement été mis au jour : les scientifiques qui ont analysé une petite partie de la collection ont identifié près de 4000 spécimens représentant cinquante espèces animales différentes dont des éléphants, des antilopes, des chameaux, douze types de chevaux ou encore le plus ancien fossile de l'alligator américain...Ont aussi été reconnues des espèces aujourd'hui disparues comme un nouveau genre de gomphothère (des proboscidiens apparentés aux éléphants) et une espèce de chien apparentée aux canidés modernes.

Vue d'artiste de l'écosystème du Texas il y a 11 millions d'années. Crédit : Jay Matternes/ The Smithsonian Institution.

Dans cet amas d'os, qui étaient stockés dans les caves de l'université du Texas, dominent les fossiles de gros mammifères. Logique : les travailleurs qui les ont récoltés n'étaient pas formés à la paléontologie. Ils se sont donc focalisés sur les artéfacts les plus gros (défenses d'éléphants, crânes et dents) qui étaient les plus faciles à repérer et bien sûr les plus excitants à découvrir.

Reprise des fouilles soixante-dix ans après

Pour pallier cette surreprésentation de gros fossiles, Steven May de la Jackson School of Geosciences a recherché les sites de fouilles d'origine, en se servant de photographies aériennes et des notes de la WPA retrouvées dans les archives de l'université du Texas. Un des sites, situé à côté d'un ranch près de Beeville, a été à nouveau fouillé presque soixante-dix ans plus tard. Cette fois, les paléontologues professionnels se sont attachés à collecter les fossiles les plus petits comme les dents de divers rongeurs. Ils ont pu ainsi représenter au mieux l'écosystème du Texas d'il y a onze millions d'années. Le compte-rendu de cette opération est publié dans la revue Palaeontologia Electronica.

Fossile d'éléphant stocké dans les caves de l'université du Texas. Crédit : The University of Texas at Austin Jackson School of Geosciences

Il reste encore des dizaines de pièces qui n'ont pas été exploitées dans les locaux de l'université du Texas. La plupart sont protégés par une gangue de plâtre dans l'attente d'être examinés pour de futures études.
 

Commenter Commenter
à la une cette semaine

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite recevoir toutes les alertes infos de la rédaction de Sciences et Avenir

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Santé
Nature
Archéo
Espace
Animaux
Je ne souhaite plus recevoir de notifications