Victor Hugo, le sauveur de Notre-Dame
Sans le roman de l'écrivain, la cathédrale aurait été détruite au XIXe siècle.

- Publié le 16-04-2019 à 07h26
- Mis à jour le 16-04-2019 à 08h04

Sans le roman de l'écrivain, la cathédrale aurait été détruite au XIXe siècle. Si Notre-Dame était jusqu'à hier le monument le plus visité d'Europe et s'il fait l'objet d'un véritable culte dans l'esprit de beaucoup de gens - merci à Luc Plamondon et Richard Cocciante pour la comédie musicale, et à Disney pour le film d'animation de 1996 - il n'en a pas toujours été ainsi.
Pire même, au XIXe siècle, l'édifice était voué à la démolition. Il doit à Victor Hugo d'être toujours là au XXIe siècle.
En 1789, lors de la Révolution française, la cathédrale a été vandalisée et pillée des trésors qu'elle abritait. Un moment devenue une usine de salpêtre, elle a aussi été désacralisée pour être transformée en Temple de la raison en 1793.
Comble de la déchéance, en 1815, lors de la restauration de la monarchie et après avoir abrité le couronnement de Napoléon, elle était devenue un entrepôt.
Laissée pour compte par les Parisiens qui ne s'y intéressaient plus, elle a atteint un tel état de délabrement que les autorités de la ville de Paris ont sérieusement envisagé de la raser pour faire place nette.
C'était sans compter sur Victor Hugo qui publie en 1831 son roman Notre-Dame de Paris contant l'histoire d'un sonneur de cloches de la cathédrale bossu tombant amoureux d'Esmeralda, une belle gitane.
En mettant en scène l'édifice dans un livre devenu un best-seller au-delà des frontières de la France, l'écrivain l'a sauvé de la destruction car il a pu exercer des pressions sur les autorités du pays pour que l'édifice face l'objet d'une rénovation des plus ambitieuses.
Celle-ci a été réalisée de 1845 à 1864 par Jean-Baptiste-Antoine Lassus et Viollet-le-Duc qui a revu les choses à sa manière. Il a même fait installer deux statues à son effigie dans la galerie dite des rois. Les travaux n'ont pas uniquement concerné le bâtiment qui en avait grandement besoin - une partie des toitures a été entièrement refaite à l'époque -, mais aussi les alentours du monument. Certaines des rues médiévales qui fourmillaient sur l'île de la Cité ont été élargies et les abords immédiats de la cathédrale dégagés afin d'en dévoiler toute sa splendeur.