Ce que comptait annoncer Emmanuel Macron

VIDÉO. Impôts, dépenses publiques, organisation de l'État, décentralisation, le président s'apprêtait à tenter de répondre à la crise des Gilets jaunes, lundi soir.

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Temps de lecture : 5 min

Le président aura-t-il réussi à créer un effet de souffle suffisamment fort pour enrayer la mobilisation des Gilets jaunes ? C'est en tout cas ce qu'il cherchait à faire avec les mesures qu'il devait annoncer lundi soir et révélées par RTL.

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Avant d'annuler sine die son allocution télévisée, ainsi que sa conférence de presse, prévue mercredi, en raison de l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron s'apprêtait à annoncer, sur le plan économique et social, une baisse « significative » de l'impôt sur le revenu en 2020, financée par une rationalisation des niches fiscales ainsi que par la baisse des dépenses publiques. « Nous pouvons faire aussi bien en dépensant moins. Et donc, supprimer nombre d'organisations inutiles », prévoyait-il de dire.

Quant aux petites pensions, inférieures à 2 000 euros, elles seront réindexées sur l'inflation dès 2020. La prime défiscalisée annoncée l'année dernière, à la discrétion des entreprises, elle, sera pérennisée. Mais le président se montrait aussi très clair : pour que les baisses d'impôts ne soient pas remises en cause, dans quelques années, les Français devront travailler plus longtemps, sans qu'il précise pour autant comment : par un décalage de l'âge de départ à la retraite ou par l'instauration d'un ou plusieurs jours de solidarité.

Pas de remise en cause de la réforme de l'ISF, pour l'instant

Emmanuel Macron devait également annoncer que l'État allait garantir le paiement des pensions alimentaires, une mesure essentiellement destinée aux mères célibataires, très présentes sur les ronds-points. Une réflexion serait par ailleurs lancée avec les partenaires sociaux pour aboutir à la prise en charge par l'employeur d'une prime mobilité à condition de s'engager à utiliser des modes de transports propres. Leurs travaux devraient être rendus en septembre après de premières propositions formulées dès juin.

Mais le chef de l'État refusait, dans ce texte, de revenir sur la transformation de l'impôt sur la fortune (ISF) en impôt sur la seule fortune immobilière (IFI) au nom de la nécessité d'empêcher les entreprises de passer, petit à petit, dans des mains d'investisseurs étrangers. Il affirmait vouloir s'en remettre à une « évaluation objective » début 2020 sur la base de laquelle il s'engagerait à apporter toutes les modifications et corrections nécessaires ». « Si cette réforme ne produit pas de résultats, si nous n'attirons pas de nouveaux investissements, si nous ne poussons pas ceux qui ont de la fortune à investir dans l'économie, alors je me rendrai à l'évidence cette réforme était inutile et je corrigerai avec le même pragmatisme », prévoyait-il de dire aux Français.

Le locataire de l'Élysée promettait également aux Français de lutter contre la fraude fiscale. Pour ce faire, il devait annoncer un rapport de la Cour des comptes sur le sujet, pour chiffrer exactement les sommes en jeu.

Nouvelle étape de la décentralisation

Au travers de ces sujets fiscaux et de dépenses publiques et d'autres chantiers, le chef de l'État se disait engagé à répondre à une triple « injustice » : sociale, territoriale et fiscale. « C'est ce que j'ai le plus entendu pendant ces débats », reconnaissait-il alors que le gouvernement a été accusé par l'opposition de gauche de ne pas assez mettre en avant le thème de l'injustice dans la restitution du grand débat.

Pour répondre à l'injustice territoriale, Emmanuel Macron promettait un nouvel acte de la décentralisation ainsi qu'une nouvelle organisation territoriale de l'État lui-même. « Les compétences iront désormais avec les responsabilités, y compris démocratiques, avec les financements », devait-il notamment expliquer. Le président ambitionne de travailler avec chaque région « pour simplifier le millefeuille, selon un modèle adapté à chacun ». Ce projet adapté à chaque territoire devrait être dévoilé d'ici à la fin de l'année. Le « besoin d'enracinement » des Français identifié par le chef de l'État se traduirait par la fin des fermetures d'hôpitaux et d'écoles d'ici 2022, sauf « demande contraire » des maires.

Sur le plan institutionnel, le président s'engageait à faciliter les référendums d'initiative locale, sans aller jusqu'à accepter le Référendum d'initiative citoyenne (RIC) au niveau national. En revanche, il veut simplifier les conditions de recours au référendum d'initiative partagé existant, lequel n'a jamais été activé faute d'avoir pu recueillir le nombre minimum de signatures nécessaires de 4,5 millions.

La plus grande injustice n'est pas celle des impôts

« La plus grande injustice n'est pas celle des impôts, loin de là. La plus grande injustice est l'inégalité de destin, c'est-à-dire la formation même des inégalités à la racine », prévoyait de réaffirmer le président, fidèle à sa ligne. « Il est plus difficile pour un enfant de paysan ou d'ouvrier d'accéder à la haute fonction publique qu'il y a 30 ou 40 ans », s'apprêtait-il à déclarer. Pour y répondre, Emmanuel Macron ambitionnait d'annoncer une mesure hautement symbolique : la suppression de l'École nationale d'administration (ENA) et « de plusieurs autres structures », pour répondre à la déconnexion, souvent avancée sur les ronds-points, entre le peuple et ses élites. Une mesure que certains jugeront populiste. De manière générale, le président promet plus de fonctionnaires sur le terrain avec plus de liberté d'action et moins à Paris pour édicter des normes.

Toujours pour répondre à l'injustice sociale, il promettait de plafonner à 24 le nombre d'élèves par classe jusqu'en CE1 dans toute la France après avoir promis et commencé à mettre en œuvre la division par deux du nombre d'élèves, à 12, dans les zones difficiles en CP et CE1.

Enfin, toujours selon le texte de l'allocution, la réforme de la dépendance devrait être finalisée pour l'automne de cette année, afin d'assurer une prise en charge plus solidaire de ce risque.

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Commentaires (80)

  • Fréal

    Vous n'avez sans doute pas pris le temps de lire ma conclusion : "Au lieu de taper sur ceux qui travaillent et les retraités"
    Mon propos ce n'est pas de stigmatiser ceux qui travaillent (vous vous êtes comme Macron prêt a stigmatiser les retraités) mon propos c'est de dire qu'il faut entreprendre les vrais réformes dont à besoin la France. Travailler plus (40 heures /semaine ? ) Supprimer les niches fiscales (elles profitent essentiellement aux plus aisés et aux riches) etc.
    Arrêter de taper sur ceux qui travaillent : exemple hausse des taxes sur les carburants...
    Arrêter de taper sur les retraités : exemple la hausse de la CSG, ils ont travaillé 40 à 60 heures par semaine pendant 40 ou 45 ans. Les efforts ils les ont fait toute leur vie et pour ceux qui ont 2000€ de retraite et plus, ils paient des impôts sur le revenu donc ils contribuent...
    Oui je suis retraité et je ne me plaint pas mais j'ai des enfants et des petits enfants et je pense à la France et à la dette que l'on va leurs laisser du fait de l'incurie de nos hommes politiques de droite comme de gauche depuis 40 ans !

  • BRQT

    ... Se remettait chacun, chacune, plus souvent en question soi-même, sur les résultats de SON PROPRE COMPORTEMENT... Son manque de civisme sur de nombreux points... (par ex donner son opinion lors des votes qui nous sont soumis... Ne pas s'excuser de dire "... Moi la politique çà ne m'intéresse pas ( plus)... Tous des pourris... !
    Ces opinions ne manquent pas dans les réponses... Certes un passage dans un bureau de vote, donne le sentiment d'être moins passionnant que de continuer à prendre place sur des ronds-points ( qui en leur temps, ont été tellement décriés quant à leur coût... Et le fait qu'ils pouvaient faire travailler des "copains" oeuvrant dans les T. P... !
    Mon avis ?... (celui d'un vieux c... , sans doute, né en 1945... ), commençons déjà par nous connaître le mieux possible avant de juger ce que nous pensons connaître pour nous permettre d'avoir qualité et compétence pour juger l'autre... Les autres... J'espère vivement que le monde des "mécontents", se manifeste très vite en NOMBRE, lors des prochaines élections européennes pour bousculer les idées préconçues habituelles sur les pourcentages de participation... Qui à montrer que la jeune génération qui s'est investie pour s'assoir sur les sièges du parlement fait comme l'ancienne... À savoir... Laisser souvent de nombreuses places vides... Citoyens soyons-le MIEUX que nous le montrons... Notre pays est un "MONUMENT HISTORIQUE"... Entretenons-le par notre intelligence et notre esprit, et non pas par la critique et l'ira...

  • cactus 22

    Tiens ?

    Encore un retraite partisan de réformes drastiques... Pour les actifs !

    Merci pour ce moment... De franche rigolade...

    Et les efforts, pour vous, ça ressemble à quoi ?

    Pas grand chose apparemment...

    Par contre, tout rejeter sur les autres, en particulier sur ceux qui rament pour ne pas perdre leur job, ça doit être carrément... Jouissif !

    Et si les employeurs ne veulent plus de quinquas, à quoi cela sert il de reculer l'âge de la retraite ?