CSDHI – Le responsable de la Cyber Police au Khouzistan a déclaré que 24 militants d’Internet avaient été identifiés et arrêtés pour avoir publié des informations au sujet des inondations dévastatrices qui ont ravagé la province du sud-ouest du pays, selon l’agence de presse judiciaire, Mizan Online.
« En raison de la publication de rumeurs et de fausses nouvelles sur Internet qui ont conduit à une insécurité dans le climat psychologique de la communauté, des experts des forces de police ont surveillé les plateformes sociales et identifié 24 internautes qui ont publié des informations et rumeurs divergentes sur les inondations et perturbé l’opinion publique ». Le colonel Shahin Hassanvand a ajouté qu’ils avaient été remis au pouvoir judiciaire.
La semaine dernière, le chef de la police de Téhéran a annoncé que quatre personnes avaient été arrêtées dans la capitale pour avoir « répandu des rumeurs » sur l’incompétence de responsables lors des opérations de secours en faveur des victimes des inondations.
Le régime considère que les nouvelles locales montrant l’ampleur des dégâts et l’incompétence du gouvernement face aux inondations, constituent une menace pour sa sécurité.
Les autorités iraniennes ont averti les citoyens qu’ils pourraient être poursuivis en justice pour leurs messages en ligne sur les inondations ayant fait des dizaines de morts et détruit des maisons et des infrastructures dans plusieurs provinces du pays.
L’avertissement le plus sévère a été lancé le 27 mars 2019 par la cyber police officielle, désignée par l’acronyme FATA.
« Toutes les unités de police dans les provinces ont été chargées de surveiller les médias sociaux et d’agir rapidement contre ceux qui publient des images et propagent des rumeurs qui perturbent l’opinion publique et la paix dans la société », a déclaré Ramin Pashaie, chef adjoint de la FATA, le 27 mars.
Pashaie a également accusé ceux qui avaient partagé des photos et des vidéos des dégâts, en particulier dans la ville la plus touchée de Chiraz, dans la province de Fars, de l’avoir fait pour leur profit personnel.
« Nous demandons à nos chers citoyens de ne prêter aucune attention aux nouvelles de sources inconnues sur les médias sociaux, car beaucoup de ces personnes veulent profiter des récentes inondations pour accroître leur audience et les personnes qui les suivent », a-t-il déclaré.
Le procureur général iranien a déclaré, fin mars, que la publication de « fausses » informations sur les inondations constituait une violation de la sécurité, ajoutant que ceux qui publiaient de telles informations seraient accusés de « perturber la sécurité du pays ».
Selon des groupes de défense des droits humains, 11 travailleurs humanitaires ont également été arrêtés au Khouzistan, ces derniers jours, par les pasdarans.
Cela intervient après les inondations qui ont ravagé le nord, le sud et l’ouest de l’Iran. Les Iraniens en colère se plaignaient de l’absence d’aide de l’État.
Les personnes touchées par les pires inondations du département depuis une décennie ont organisé des protestations, manifestant leur colère, contre les interventions de secours inadéquates du gouvernement alors que la télévision officielle prétend que de des secours ont été apportés aux survivants.
Dans un cas récent, des habitants des districts de Selang Abad et d’Eyn-e Do à Ahvaz, chef-lieu de la province du Khouzistan, au sud-ouest de l’Iran, sont descendus dans la rue pour protester contre l’inaction des autorités et leur refus de fournir un répit aux plus démunis dans les zones touchées par les inondations.
Des reportages locaux et des vidéos sur les médias sociaux indiquent que le régime a envoyé diverses unités pour réprimer les manifestations dans la province.
Des vidéos sur les médias sociaux ont montré des troupes irakiennes appuyées par les pasdarans, tandis que la division Fatemiyoun, composée de ressortissants afghans, était envoyée à Poldokhtar, dans l’ouest de l’Iran. Le Fatemiyoun a été désigné comme une organisation terroriste par le Trésor américain. Les habitants croient que ces forces ont été envoyées pour réprimer les manifestations.
Source : Les droits de l’homme en Iran