Histoire 1877 : comment la cathédrale de Metz a été reconstruite en six ans

La cathédrale de Metz a connu, en 1877 lors de l’annexion, le même type de sinistre que Notre-Dame de Paris. L’historien Gérard Michaux raconte comment l’édifice a été reconstruit en seulement six ans. Et pourquoi ce drame a changé sa physionomie.
Philippe MARQUE - 17 avr. 2019 à 05:00 | mis à jour le 17 avr. 2019 à 09:58 - Temps de lecture :
Les tours de Mutte et du Chapitre, au-dessus des voutes au lendemain de l'incendie de la cathédrale messine : les vestiges de la toiture venaient d'être évacués.  Photo archives Collet frères
Les tours de Mutte et du Chapitre, au-dessus des voutes au lendemain de l'incendie de la cathédrale messine : les vestiges de la toiture venaient d'être évacués. Photo archives Collet frères

L’origine de l’incendie qui a ravagé la totalité de la charpente en chêne et de la toiture en ardoise de la cathédrale de Metz, dans la nuit du 6 au 7 mai 1877, est peu glorieuse. « C’était six ans après l’annexion. Pour célébrer la première venue de l’empereur Guillaume Ier , les autorités avaient décidé d’embraser la ville en tirant un feu d’artifice depuis les combles de la cathédrale. Résultat : ils ont embrasé l’édifice », sourit Gérard Michaux. L’historien messin coordonne depuis deux ans la confection d’un livre dans lequel interviennent 27 spécialistes. Il sortira fin 2019 (Éditions La Nuée Bleue), en vue des 800 ans de l’édifice.

Une charpente provisoire

Et il y sera bien sûr question de la reconstruction. Les dégâts sont moins importants qu’à Paris, la voûte n’étant pas touchée. Six ans plus tard, en 1883, l’édifice religieux tient déjà son nouveau toit. Celui qu’on connaît aujourd’hui. Et encore, Paul Tornow, l’architecte du diocèse de Metz, a pris son temps : « Il n’avait que 29 ans à l’époque. Il a d’abord décidé la construction très rapide d’une charpente en bois provisoire, qui fut érigée en quelques mois, afin de protéger la cathédrale de l’humidité. »

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Place au métal

Elle restera trois ans. le temps pour l’architecte d’imaginer un plan qui, au-delà de la reconstruction de la toiture, englobe une rénovation et une restauration plus globales, notamment des voûtes et des façades : « Ces travaux étaient envisagés. L’incendie les a précipités. » Fini, le bois. Une charpente métallique est posée à partir de 1880 : « Elle répond à la technique dite “à la polonceau”, du nom d’un ingénieur français » : des feuilles de cuivre posées sur un lattis de chêne. Sa construction s’achève en 1883.

Problème : la toiture, plate à l’origine, devient pentue et est rehaussée de 4,5 mètres. Ce qui change complètement sa physionomie. « Pour éviter que les tours et les façades soient trop écrasées, le pignon de la façade Ouest avait été rehaussé par anticipation en 1880. La tour de Mutte le fut en 1907. Celle du Chapitre, refaite en 1849, ne l’a jamais été. » Deux nouveaux pignons sont aussi créés en 1985 et 1986 au niveau des transepts pour que la nouvelle toiture se pose dessus.

Se sentant responsable du sinistre, Guillaume Ier décide de payer la réfection sur la fortune personnelle des Hohenzollern : « Pour la charpente et la toiture, il y en a eu pour 3 millions de marks-or, soit l’équivalent de la construction d’un pont suspendu. » Le reste des rénovations est financé par des subventions d’État et des dons.

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