Dans les locaux de Siné Mensuel, au 95, rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris, Catherine Sinet s'active depuis six mois pour lancer, ce mercredi 17 avril, un nouveau mensuel répondant au titre de Siné Madame. Proposé au prix de 2,30 euros, ce journal créé "dans la bonne humeur" a été entièrement écrit et illustré par des femmes. Il est imprimé à 90.000 exemplaires et sera distribué en France, en Suisse, en Belgique et à la Réunion dans un réseau de 18.000 kiosques et marchands de journaux.
"Ce premier numéro est très sexuel", annonce sa directrice de la publication. Parmi les thèmes qui sont abordés avec humour dans ce "journal qui ne simule pas", l'andropause, les rapports hommes-femmes, la séduction, la parité, mais aussi la féminisation des métiers et l'éducation. "Nous ne nous interdirons absolument rien sur les thèmes abordés", prévient Catherine Sinet qui tient absolument à respecter l'esprit "satirique et sociétal" de ce nouveau mensuel.
Le pari de ce mensuel est de donner la parole aux dessinatrices de presse, qui sont peu nombreuses en France. "Il y en a quelques-unes, mais ça a été un vrai challenge d'aller les chercher". La dessinatrice Florence Cestac qui s'est illustrée avec succès dans la bande dessinée se retrouve ainsi à faire du dessin de presse dans ce premier numéro. Ont également contribué à ce Siné Madame les dessinatrices Lou, Mad meg, Vera Makina, Marilena Nardi, Zoé Thouron, Willis from Tunis, mais encore Albertine. "L'idée est de s'adresser autant aux femmes qu'aux hommes et évidemment d'être drôles et de se moquer de nous-mêmes, parce que nous avons totalement conscience de ne pas être parfaites", explique Catherine Sinet.
"Pas un sou"
Ce projet est porté par la veuve de Siné depuis plusieurs mois, alors que "Siné Mensuel roule" et qu'elle "a eu le temps de remonter un peu la pente" après la disparition de son mari en 2016. Siné Madame se présente comme un journal un peu fauché, qui n'a nécessité de presque "aucun financement". Et "tout le monde a joué le jeu en travaillant gratuitement dans l'enthousiasme", confesse sa directrice de la publication. "Nous n'avons pas dépensé un sou, à part l'encre et bien entendu, elles vont être payées si le titre fonctionne". Ce titre repose sur une mutualisation des moyens, grâce à la (petite) équipe de 6 permanents qui travaillent à Siné Mensuel, qui se retrouve aujourd'hui mobilisée sur cette nouvelle publication. Sur ce point, Catherine Sinet se veut rassurante, expliquant que comme "Siné Mensuel est un mensuel, nous n'étions pas submergés par le travail".
L'avenir reste tout de même incertain pour ce mensuel qui sera vendu au numéro le troisième mercredi du mois, et dont la formule d'abonnement de soutien a été lancée à partir de 25 euros. "Si ça ne marche pas, on arrête", prévient - prudente - Catherine Sinet.