Bébés sans bras : la lanceuse d'alerte évoque ses pistes

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Bébés sans bras : la lanceuse d'alerte évoque ses pistes

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l'épidémiologiste Emmanuelle Amar, la directrice du registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera)
l'épidémiologiste Emmanuelle Amar, la directrice du registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera)
© Maxppp - Photos PQR / Le Parisien

Alors que se réunit ce jeudi après-midi l'un des deux comités créés en début d'année sous l'égide des ministères de la Santé et de l'Environnement pour tenter de comprendre ce qui a pu provoquer l'affaire des bébés sans bras, et que les parents s'impatientent, la lanceuse d'alerte Emmanuelle Amar enquête.

Emmanuelle Amar, la directrice du Registre des malformations en Rhône-Alpes, la femme qui a révélé les cas, continue de travailler. Elle évoque même aujourd'hui des pistes qui pourraient expliquer le nombre anormal de malformations constatées chez des enfants nés à partir de 2010 dans l'Ain, dans le Morbihan ainsi qu'en Loire Atlantique.

Après la médiatisation de l'affaire cet automne, Emmanuelle Amar explique avoir reçu une masse incalculable de courriers, de France et de l'étranger, des spécialistes américains ou écossais notamment, évoquaient des situations proches dans leur pays et suggéraient des hypothèses.

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À partir des données réunies, elle a constitué un groupe de travail composé d'un biologiste, d'une généticienne, d'un spécialiste de l'eau, des risques industriels, d'un agronome.

Les entretiens avec les mères concernées n'ont pas permis d'identifier des causes individuelles. Les soupçons se sont donc très vite portés sur l'environnement et sur l'eau en particulier, bue au robinet ou utilisée pour laver ou cuire des aliments.

Toutes les localités concernées ont en effet un point commun : un captage de l'eau en amont, dans des zones potentiellement polluées, et une situation géographique en bout de réseau, qui pourrait expliquer pourquoi elles seraient les seules touchées. Guidel et Calan, deux communes du Morbihan où ont été identifiées cinq cas, sont distantes d'à peine 10 kilomètres.

L'agent responsable pourrait être un pesticide, un rejet industriel toxique. Le groupe de travail évoque aussi l'hypothèse du mésusage d'un produit dans le cadre du nettoyage ou de la réparation du réseau d'alimentation en eau.
Aucune certitude pour l'instant mais des pistes qui demandent à être creusées.

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