Société Besançon : une handicapée contrainte de partir de chez elle, faute d’aides

Elle se bat contre une sclérose en plaques depuis 16 ans. Sa dépendance nécessite de nombreuses heures d’aides à domicile. Hélas, la structure qui s’en occupait a fait faillite en début d’année. Elle doit trouver d’autres prestataires. En attendant, elle a été placée au foyer de vie de Saint-Ferjeux.
Paul-Henri PIOTROWSKY - 17 avr. 2019 à 05:04 | mis à jour le 17 avr. 2019 à 08:49 - Temps de lecture :
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Blandine Lindeberg a 47 ans. Elle a appris qu’elle était atteinte de sclérose en plaques en 2003. Son état s’est rapidement détérioré et elle s’est retrouvée en fauteuil roulant en 2007. Elle a néanmoins continué à élever ses deux filles, jusqu’à son hospitalisation en 2014. Elle a dû alors faire appel à une structure d’aide à domicile pour son lever, son coucher, ses toilettes, son habillage, ses repas et son accompagnement pour les sorties, à raison de 121 heures par mois. Ce plan d’aide lui a permis de rester dans sa maison, adaptée à son handicap, à Routelle. Cela lui conférait une certaine autonomie au quotidien.

L’entreprise qui s’occupait d’elle a déposé le bilan cette année. Blandine Lindeberg a voulu prendre les devants pour ne pas être démunie et a réclamé l’aide de l’Association du réseau de santé de proximité et d’appui (ARESPA), qui s’est tournée vers Eliad. « Ces derniers n’ont malheureusement pas pu me répondre positivement à cause de problèmes de calendrier et de personnel », raconte la quadragénaire. « L’absence d’aides s’est cruellement vite fait sentir. Je n’en avais plus que deux. Les autres, non indemnisées pour leurs déplacements, ne sont plus venues. J’ai sollicité des infirmières. Elles ne pouvaient pas me rendre les mêmes services, bien entendu. Je le comprends. Le Conseil départemental, qui a compris mon urgence, a pu me placer à la maison de vie de Saint-Ferjeux à Besançon. J’ai actuellement tous les soins nécessaires mais je veux et dois rentrer chez moi. »

Un appel à l’État pour accorder plus de crédit aux aides à domicile

Blandine a tout de même reçu une bonne nouvelle, partielle. La société Adomis peut supporter la moitié des heures de prise en charge. Elle doit trouver les volontaires pour l’autre moitié. « Deux personnes sont intéressées », se réjouit-elle. « Je m’apprête à passer une annonce sur Leboncoin afin de recruter toute bonne volonté susceptible de venir le soir. J’avoue que je dois beaucoup m’investir. Je n’en veux pas aux aides à domicile. Ils sont dévoués et volontaires. Les associations ont du mal à recruter du personnel dans ce domaine peu rémunéré à sa juste valeur. D’un côté, l’État prône le maintien à domicile et l’autonomie. D’un autre côté, il n’accorde aucun crédit financier aux collectivités pour les promouvoir et les développer. Au final, me placer en milieu médicalisé coûte plus cher que de me laisser chez moi. »

Blandine a écrit en ce sens au ministère des solidarités et de la santé le 23 mars dernier. Elle attend toujours une réponse.