PRISONDétenu accusé de viols au parloir: «Incompréhensible» pour un syndicaliste

Accusations de viols au parloir: «Laisser des enfants rendre visite à de tels détenus est incompréhensible», déplore un syndicaliste

PRISONLaurens Maffre, secrétaire régional du syndicat Ufap-Unsa, s'exprime après les soupçons de viols sur une mineure par un détenu, au parloir de la prison de Nîmes
Illustration d'une prison
Illustration d'une prison - Sarah ALCALAY/SIPA
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • Un détenu de 49 ans est soupçonné d’avoir violé une mineure, au parloir de la maison d’arrêt de Nîmes, dans le Gard, où il était incarcéré pour des faits de pédophilie.
  • Laurent Maffre, secrétaire régional d’Ufap-Unsa, juge « incompréhensible » « que l’on laisse des enfants rendre visite à de tels détenus ».
  • En mars, selon des chiffres du ministère de la Justice, Nîmes était la maison d’arrêt où la surpopulation carcérale était la plus importante en France.

Un détenu, âgé de 49 ans, a été placé en garde à vue, mardi, soupçonné d’avoir violé une mineure, au parloir de la maison d'arrêt de Nîmes, dans le Gard, où il était incarcéré pour des faits de pédophilie.

Son ex-compagne, la mère de la jeune plaignante, âgée aujourd’hui de 16 ans, a elle aussi été entendue par les enquêteurs. Les investigations devront notamment définir comment une fillette a pu être amenée au parloir, à plusieurs reprises, pour rencontrer un homme condamné à 20 ans de réclusion pour les viols de six enfants.

Les permis de visite accordés par la justice ou l’établissement, selon les cas

« Laisser des enfants rendre visite à de tels détenus est incompréhensible », déplore Laurens Maffre, secrétaire régional du syndicat Ufap-Unsa et employé à la maison d’arrêt de Muret, en Haute-Garonne, où le suspect a été transféré il y a quelques jours.

En prison, les permis de visite sont accordés par la justice si le prisonnier est en détention provisoire, et par la direction de la maison d’arrêt s’il a été condamné. Dans les deux cas, un refus doit être absolument motivé, notamment pour « prévenir la commission d’infractions », indique le ministère de la Justice, sur son site Internet.

« Savoir ce qu’il se passe dans les parloirs est très compliqué »

Et une fois qu’un proche est au parloir, il n’est pas toujours facile de savoir exactement ce qu’il s’y passe, reprend Laurens Maffre. Le représentant syndical Unfap-Unsa pointe notamment du doigt le manque de sécurité dans cet endroit de la prison. « Nous sommes confrontés à une importante surpopulation carcérale, et nous sommes en sous-effectif, reprend-il. Il est très compliqué de suivre les détenus un par un, et savoir ce qu’il se passe dans les parloirs, à Nîmes ou ailleurs, est très compliqué. D’autant plus que les détenus essaient souvent de faire en sorte que l’on ne puisse pas jeter pas un coup d’œil. Et la plupart du temps, il n’y a aucune séparation entre le détenu et le visiteur. »

Au mois de mars, selon des chiffres du ministère de la Justice, Nîmes était la maison d’arrêt où la surpopulation carcérale était la plus importante en France : il y avait 433 détenus, pour une capacité réelle de 200 places, soit une surpopulation de 216,5 %.

La direction de la maison d’arrêt de Nîmes et la direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse n’ont pas donné suite à nos demandes d’entretiens.

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