La fédération du Parti socialiste du Pas-de-Calais, mise sous tutelle partielle par le parti en juin 2012, a annoncé mardi 1er avril qu'elle avait décidé de « reprendre son autonomie » un acte lancé à la Rue de Solférino au lendemain de « la claque des municipales », qui ont vu l'élection du frontiste Steeve Briois à la mairie d'Hénin-Beaumont dès le premier tour.
« C'est un acte de défiance ou de défi. On reprend notre autonomie, notre souveraineté sans demander la permission » à Solférino, a déclaré Vincent Léna, un des quatre dirigeants de la fédération, la deuxième de France. Cette décision a été prise « à l'unanimité » par le conseil fédéral du Pas-de-Calais, réuni lundi soir à Arras, qui a reconduit la direction collégiale de la fédération jusqu'aux élections européennes.
Le bureau national du Parti socialiste avait décidé le 26 juin 2012 une mise sous tutelle partielle de la fédération, où il avait été constaté des dysfonctionnements notamment dans la circonscription de l'ancien maire de Lievin,, Jean-Pierre Kucheida, mis en examen le 8 janvier 2014, pour « corruption passive » et « recel d'abus de biens sociaux ». La fédération est aussi visée depuis juin 2013 par une information judiciaire contre X pour « corruption » et « abus de biens sociaux ». Cette enquête a été ouverte sur dénonciation de la chambre régionale des comptes et de Gérard Dalongeville, ancien maire PS d'Hénin-Beaumont, condamné en août 2013 à trois ans de prison ferme, et à 50 000 euros d'amende pour détournement de fonds publics.
« UNE TUTELLE HUMILIANTE »
« C'est une tutelle qui était devenue humiliante, mais aussi inutile et contre-productive, qui a même pu nous freiner dans notre entreprise de rénovation, a insisté M. Léna, sans cesse renvoyés à un passé dont on n'est absolument pas coupables. »
« On ne comprenait plus la raison de cette tutelle, d'autant qu'elle ne s'est jamais exercée. On a même manqué de soutien alors qu'on avait de sacrés défis à relever, comme à Hénin-Beaumont. (...) La claque des municipales a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase », a-t-il affirmé.
La décision du conseil fédéral n'a aucun lien avec la nomination de Manuel Valls au poste de premier ministre, a assuré M. Léna, mais a à voir « avec les européennes ». « Comme on a vu que le parti risquait d'être un peu dans la tourmente, on a décidé de prendre les devants et notre destin en main », a-t-il dit. « C'est un acte de révolte qui a du sens. Nous allons relancer une campagne d'adhésion, notamment auprès des jeunes qui peuvent se sentir concernés par la progression du Front national. »
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