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Comment Fontainebleau se bat pour faire classer sa forêt par l'Unesco

La ville défend l'idée d'une inscription au patrimoine mondial englobant à la fois le château et la forêt. Une démarche qu'elle juge « cohérente ». Le verdict de l'Etat quant à l'inscription sur la liste indicative nationale, première étape nécessaire, est attendu fin 2019.

La forêt domaniale de Fontainebleau s'étend sur 16.723 hectares.
La forêt domaniale de Fontainebleau s'étend sur 16.723 hectares. (Shutterstock)

Par Laurence Albert

Publié le 24 avr. 2019 à 08:58Mis à jour le 24 avr. 2019 à 09:25

Verdict à la fin de l'année. Depuis cinq ans déjà, Fontainebleau remue ciel et terre pour faire classer au patrimoine mondial de l'Unesco sa forêt domaniale de 16.723 hectares. Mobilisés de concert, la ville, l'Office national des Forêts et l'établissement public du château espèrent décrocher à la fin de l'année un précieux sésame : l'inscription sur la liste indicative nationale. Indispensable pour espérer voir un jour la France pousser la candidature bellifontaine auprès de l'Unesco. « C'est une démarche qui s'inscrit dans un temps long », reconnait-on à la ville. « Mais nous sommes convaincus qu'il y a une cohérence à faire classer ensemble le château et la forêt comme un seul bien culturel ».

La forêt, extension du château

En réalité, le château dispose déjà de ce fameux label. Demeure historique des souverains français, il l'a décroché dès 1981. Présenté seul, en 1996, le dossier de la forêt n'a pas réussi à aller au-delà de la fameuse liste indicative. Ses chances sont aujourd'hui minces face à 37 concurrents tricolores. D'autant que l'Unesco ne gratifie que rarement une même ville de deux sites classés.

Pour maximiser ses chances, Fontainebleau a donc décidé en 2014 de changer son fusil d'épaule et de demander que la forêt soit classée « en extension du château ». « Il y a une logique historique : le château est né de cette forêt. Et cette dernière a été le théâtre de nombreux événements : elle a été « organisée » pour répondre aux besoins : la chasse, l'exploitation du bois, les arts », fait valoir Frédéric Valletoux, le maire de la ville. Du maniérisme à l'école de Barbizon, Fontainebleau a été une indéniable source d'inspiration pour les artistes.

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Plan de gestion

En sus d'un argumentaire historique bien rodé, l'Unesco attend également des candidats un plan de gestion. L'association créée pour porter la candidature, Fontainebleau Mission patrimoine mondial, retravaille sa copie. Elle n'escompte obtenir ni subvention (de l'Etat ou de l'Unesco), ni protection supplémentaire. Il est vrai que la forêt, haut lieu de promenade, prisée des grimpeurs franciliens, est déjà, de fait, protégée par 11 labels (forêt de protection, zone Natura 2000, Réserve de biosphère, site classé…). Le massif domanial, qui s'étend bien au-delà de Fontainebleau - il fait 25.000 hectares au total -, est également préservé de l'urbanisation par une politique étatique de rachat des emprises.

En revanche, les effets néfastes de la pollution automobile sur le massif forestier sont un sujet en soi. L'autoroute A6 et deux nationales le traversent. Dans son futur plan de gestion, la ville aura à coeur de travailler de concert avec les collectivités voisines (intercommunalité, département) pour imaginer des reports routiers et des transports doux et alternatifs (covoiturage…).

Travailler avec les communes voisines

L'inscription au patrimoine mondial est un vecteur de rayonnement touristique. Certains sites classés ont vu leur fréquentation décoller de 20 %. La forêt de Fontainebleau, qui s'enorgueillit déjà de 13 millions de visiteurs annuels, a peu de chances d'atteindre de tels records. Mais la ville peut espérer des retombées économiques importantes, qui dépassent les limites de son seul territoire. Le plan de gestion s'appuiera donc sur d'importantes mutualisations avec les villes voisines, y compris pour imaginer des reports de fréquentation sur les forêts voisines.

À noter

Le château de Fontainebleau fait l'objet d'un plan de modernisation. Le monumental escalier en fer à cheval va être rénové en deux ans grâce au mécénat privé.

Laurence Albert

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