
Football
Par Chloé Tridera
Publié le 24 avril 2019 à 09h01
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Les clés entre les mains, l'allure soutenue, le soir après une sortie entre amis, avec en tête, la peur de se faire insulter, reluquée ou agressée : une insécurité que Caroline, une Clermontoise de 37 ans, commençait à adopter, avec amertume. Et elle n'est pas la seule. En 2015, une étude menée par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes révélait que 100 % des femmes interrogées avaient déjà été harcelées dans les transports.
Alors, Caroline a voulu dire stop et agir. Au moins localement, à Clermont-Ferrand. « Personnellement, ça tournait presque à la paranoïa. Alors j'ai proposé l'idée à deux de mes amies, Laura et Marion. Et en mars : My Girl's Street était née », raconte Caroline, présidente de l'association.
Pour le moment, même si l’association est encore au stade embryonnaire, les trois militantes ont déjà commencé à manifester leur présence sur les réseaux sociaux, en lançant notamment le #Nonalinsecuritedesfemmesdanslarue.
Et le message a bien pris. Comme une traînée de poudre. En l’espace d'une semaine, elles ont reçu plusieurs dizaines de témoignages de femmes harcelées dans Clermont-Ferrand, en message privé.
Capture d'écran des témoignages d'agressions à Clermont-Ferrand publiées sur l'Instagram de My Girl's street
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En parallèle, elles ont également créé un sondage pour connaître la réalité la relation des Clermontoises à la rue. « Les réponses montrent que les réactions des femmes sont parfois alarmantes : changer de tenue par peur d'être importunée ; changer de trottoir ; détourner le regard ; accepter la réflexion ou rétorquer et craindre des représailles physiques... énumère Laura en faisant défiler les témoignages sur son téléphone. Une preuve de plus que le harcèlement de rue n’est pas anecdotique ! »
Cela dit, les fondatrices de My Girl's Street bouillonnent d'idées pour heurter les consciences sur le sujet des agressions sexuelles et sexistes faites aux femmes et leur permettre de « se rapproprier la rue et comprendre qu'il ne faut pas s'habituer au harcèlement de rue », résume Caroline.
Pêle-mêle : des cours de self-défense, une navette réservée aux femmes... Mais surtout, les trois femmes veulent intervenir dans les collèges et lycées pour « sensibiliser les jeunes sur ces questions, parce que c'est une catastrophe », constate Laura , vice-présidente de My Girl's Street. À la fois pour faire comprendre aux filles que leur tenue vestimentaire n'est pas un appel, et aux garçons la question du consentement. Le tout dans « un discours cohérent et accessible. Nous avons déjà commencé à démarcher les établissements scolaires pour proposer les interventions dès septembre », conclut Caroline.
Retrouvez My Girl's Street sur Facebook et Instagram. Vous pouvez également participer à l'opération #Nonalinsecuritedesfemmesdanslarue en postant une photo dans la rue de vous, avec une insulte que vous avez entendue.
Chloé Tridera
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