Une nouvelle étude démontre les effets néfastes du trafic routier sur la santé. Il serait à l'origine d'un tiers des nouveaux cas d'asthme infantile chaque année à Paris et de près de la moitié dans une ville comme Shanghai. Les chercheurs suggèrent un durcissement des normes de pollution car dans la quasi-totalité des cas, les seuils recommandés par l'Organisation mondiale de la santé sont respectés.

La pollution de l’air liée au transport routier est responsable de 4 millions de nouveaux cas d’asthme par an chez les enfants, montre une nouvelle étude parue dans la revue spécialisée The Lancet Planetary Health. Cela représente 13 % des cas d’asthme diagnostiqués chaque année chez des enfants, soulignent les auteurs. Cette proportion monte jusqu’à 31 % en Corée du Sud et atteint 30 % au Koweït, au Qatar et aux Émirats arabes unis.   
Au niveau des villes, c’est à Shanghai, en Chine, qu’elle est la plus élevée (48 %). Suivent huit autres villes chinoises ainsi que Moscou et Séoul. Paris se situe à la 21e place, avec un tiers des cas d’asthme d’enfants qui seraient liés à la pollution routière.   
Durcir encore les normes
Ces résultats devraient conduire à durcir les normes en matière de pollution, suggèrent les chercheurs de l’université George-Washington à Washington car la quasi-totalité (92%) des enfants qui développent un asthme lié à la pollution routière "vivent dans des régions qui respectent les niveaux recommandés" de polluants fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), notamment la concentration moyenne annuelle en dioxyde d’azote (NO2).   
"On sait depuis longtemps que la pollution de l’air extérieur peut entraîner une aggravation de l’asthme, mais ce n’est que récemment qu’elle a été pointée comme une cause d’apparition de nouveaux cas", souligne Stephen Holgate, professeur d’immuno-pharmacologie à l’université de Southampton (Royaume-Uni). "En mettant en relation des données de santé avec une modélisation de la pollution, les auteurs font une solide démonstration du fait que, à des niveaux inférieurs aux recommandations de l’OMS, l’exposition au NO2 est liée à des nouveaux cas d’asthme".   
Chaque année dans le monde, neuf millions d’êtres humains succombent de maladies liées à la pollution de l’air. Ils sont 2,8 millions uniquement en Chine, 800 000 en Europe dont 67 000 en France selon une nouvelle estimation, publiée par la Revue européenne de cardiologie (European Heart Journal). À travers la planète, on estime que neuf habitants sur dix respirent un air pollué. Environ un sur dix en mourra. La pollution de l’air fait ainsi plus de morts chaque année que le tabac.
Concepcion Alvarez avec AFP

Découvrir gratuitement l'univers Novethic
  • 2 newsletters hebdomadaires
  • Alertes quotidiennes
  • Etudes