L’arrestation de Julien Assange n’est pas restée sans conséquence : l’Équateur et le Royaume-Uni ont subi une vague de cyberattaques dans les jours qui ont suivi son extradition. Preuve que le fondateur de WikiLeaks jouit d’une certaine influence, même indirecte, auprès des pirates informatiques.

Après 2487 jours, soit près de huit ans, enfermé dans l’ambassade équatorienne du Royaume-Uni, Julien Assange a été arrêté par les forces de l’ordre britanniques le jeudi 11 avril 2019. En mettant fin à son statut de réfugié politique, en raison du non-respect des conventions internationales et du protocole de cohabitation établi entre les deux parties, l’Équateur a tourné le dos au fondateur de WikiLeaks.

Cette organisation non gouvernementale lancée en 2006 par le cybermilitant australien s’est forgé une réputation en publiant une kyrielle de documents confidentiels, souvent compromettants pour les personnes et structures concernées. En 2010, ce lanceur d’alerte a reçu le soutien d’Anonymous, groupe de hackers célèbre pour ses attaques DDoS. Ce dernier a cependant décidé de se rétracter quelques années plus tard.

Plus de 40 millions de cyberattaques contre l’Équateur

Bien qu’en retrait depuis l’obtention de son asile politique, Julien Assange n’en reste pas moins une personnalité importante du milieu. En témoigne la vague de cyberattaques menée à l’encontre du Royaume-Uni et de l’Équateur, observée quelques jours après l’arrestation du quadragénaire, comme le relaie CyberScoop. Les tentatives ont particulièrement ciblé Quito et ses administrations.

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Londres, le 16 juin 2013 : Julien Assange s’entretient avec le ministre des Affaires étrangères équatorien, Ricardo Patiño. // Crédit photo : Cancillería del Ecuador via Flickr.

Selon le sous-ministre équatorien des technologies de l’information et de la communication, le pays a été frappé plus de 40 millions de fois depuis la capture de M. Assange. Les pirates ont ainsi focalisé leurs efforts sur des structures officielles : du ministère des Affaires étrangères à la banque centrale en passant par des agences gouvernementales, tous victimes d’attaques dites volumétriques (un type d’attaque DDoS).

Assange, une notoriété qui dépasse les frontières

Dans une moindre mesure, l’administration britannique a elle aussi subi le courroux des hackers. Un groupe d’attaquants surnommé « Philippine Cyber Eagles » a par exemple publié un fichier de 44 Mo contenant des documents (feuilles de calculs, communiqués de presse) soi-disant dérobés à des commissariats du pays. Un autre collectif resté anonyme aurait de son côté lancé une attaque DDoS contre le site Police.UK.

D’autres escadrilles ont pris pour cible les conseils municipaux de Barnsley (Yorkshire du Sud) et Bedale (dans le nord de Leeds), sans qu’aucune donnée n’ait été dérobée, à en croire un porte-parole cité par la BBC. Si ces opérations n’ont pas de conséquences graves sur les cibles visées, elles représentent une forme de soutien à Julien Assange, dont la notoriété à travers le monde est capable, malgré lui, d’entraîner une série de cyberattaques.


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