Moqueries, insultes, photos de singe... Depuis le début de l’année, des étudiants noirs de deuxième année de sociologie de l’université de Metz (Lorraine) sont victimes de harcèlement et de racisme de la part de certains de leurs camarades. Les victimes ont décidé de porter plainte et l'administration a signalé les faits à la justice.
"Ils osent venir et rigoler avec toi après ça...", souffle une étudiante de l’université de sociologie de Metz, en Lorraine. Depuis le début de l’année, une dizaine d’élèves de sa classe de deuxième année de sociologie ont créé sur Facebook une conversation Messenger dans le but... de prendre en photo des personnes noires de leur promotion pour s'en moquer.
"Ce climat raciste dure depuis l’année dernière", explique à Marianne Julie*, l’une des victimes. En cours relate-t-elle, les blancs s’installent entre eux, à l’écart des étudiants noirs. Lorsque ces derniers arrivent en classe, ils sont accueillis par des moqueries, des jurons. Leur dernier jeu en date ? Asperger de parfum un étudiant noir dès qu’il arrive en classe, rapporte une autre étudiante, "pour couvrir l’odeur, disent-ils".
"Ils se bouffent le cul les bonobos"
Sur la conversation Messenger créée, les personnes noires de la promotion sont prises en photo, souvent en gros plan. Les participants s’en donnent alors à cœur joie dans les commentaires, que nous avons pu consulter : "Ils cherchent des poux dans le cul à jojo", "un noir énorme", "ils se bouffent le cul les bonobos"... Le tout, à grand renfort d’emojis représentant des singes.
Un harcèlement qui ne touche pas que les étudiants de deuxième année. En première année, alors qu’une professeure d’anthropologie de couleur vient donner un cours, elle est aussitôt prise en photo et également moquée sur le groupe de discussion.
"Les policiers n’ont pas pris notre plainte"
Signalement au parquet
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