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La haine sur les réseaux sociaux est en hausse

Plus d'un commentaire sur sept publié entre janvier et mars sur les pages Facebook des médias est agressif. Une proportion qui a fortement augmenté.

Cyril Petit avec Sarah Paillou , Mis à jour le
Facebook a lancé des actions pour lutter contre la haine en ligne.
Facebook a lancé des actions pour lutter contre la haine en ligne. © Sipa

Derrière l'écran, les insultes fusent! Depuis le début de l'année, 14,3% des commentaires postés sur les pages Facebook des médias contiennent des propos haineux ou agressifs. Le phénomène est en hausse de plus d'un tiers par rapport à la même période de 2018 (la part était alors de 10,9%), selon la deuxième édition du panorama de la haine en ligne réalisé par Netino By Webhelp et que le JDD dévoile (voir graphique et méthodologie ci-dessous). "Certes, 85% des propos sont inoffensifs mais l'augmentation de la violence écrite est significative", décrypte Jeremie Mani, le PDG de cette société leader de la modération sur Internet.

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Les hommes politiques et les médias particulièrement visés

Au total, 34 cibles différentes de propos haineux ont été identifiées. Parmi elles, les hommes politiques et les médias sont plus visés que l'an dernier, comme la communauté juive ou les personnes jugées "sous-éduquées". Certaines catégories font leur apparition dans le classement, les vegans par exemple. D'autres sont attaquées en raison de leur couleur, de leur âge ou de leur mode de vie. L'étude offre quelques lueurs d'espoir : les commentaires malveillants contre les retraités, les musulmans ou les migrants ont légèrement baissé.

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(JDD)

La crise des Gilets jaunes a joué un rôle important dans les tensions de début d'année. "Les crispations dans les rues entre manifestants, casseurs, riverains, commerçants, médias et forces de l'ordre ont trouvé un écho très souvent agressif sur les écrans", poursuit Jeremie Mani. Ce dernier a focalisé l'étude sur les pages Facebook de grands médias. "C'est là où les gens interagissent le plus et [on veut] rester cohérent avec la métholodogie de 2018", détaille-t-il.

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Il faut faire retirer les contenus mais aussi sanctionner leurs auteurs

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Pour lutter contre ce fiel en ligne dont il a pris la mesure, Facebook a lancé des actions ces derniers mois : embauche de modérateurs (ils sont 15.000 aujourd'hui), fonds pour le civisme, politique plus sévère d'exclusion de personnes propageant la haine (le compte de Boris Le Lay, condamné pour racisme, a par exemple été supprimé la semaine dernière), nouveaux outils de signalement. Son PDG, Mark Zuckerberg, en a également appelé à une nouvelle régulation fin mars dans le JDD : "Nous travaillons avec les gouvernements […] afin de garantir que nos dispositifs de modération des contenus soient efficaces."

De son côté, la députée LREM Laetitia Avia, à l'origine d'une proposition de loi contre la haine en ligne qui devrait être discutée à l'Assemblée nationale fin mai ou début juin, voit un bon signe dans l'appel de Zuckerberg : "Il était temps. Mais les pouvoirs publics doivent eux aussi prendre leurs responsabilités. Il y a une volonté du Président que l'impunité ne perdure pas." Laetitia Avia travaille notamment à un durcissement de la "réponse pénale". "Il faut faire retirer les contenus mais aussi sanctionner leurs auteurs, annonce-t-elle. Pourquoi pas grâce à une interdiction temporaire d'utiliser les réseaux sociaux?" L'élue veut également trouver des solutions pour mieux lutter contre le cyberharcèlement. 

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